Layane ne travaille plus. Elle n'a, à présent, plus qu'une seule idée en tête : trouver son père, s'il existe.
Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !
Mais je sais ce que j’ai à faire et ça, ça
me donne l’énergie nécessaire pour me bouger.
Après quelques coups de téléphone, je
décide de me rendre à Choisy-au-bac, à environ six kilomètres de chez moi.
L’homme que j’ai contacté semble avoir l’habitude de louer son camping-car et
m’a semblé sympathique, enfin, c’est surtout le tarif de location qui
l’est : 55€/jour.
Au volant de ma petite voiture, je commence
à angoisser. Une femme, jeune qui plus est, qui se présente pour conduire un
camping-car… Cet homme ne va pas me prendre au sérieux.
Au fait, comment ça se conduit cet engin?
Moi qui déteste manœuvrer! Et comment ça marche les toilettes?
Je suis presque arrivée à destination et l’envie
de faire demi-tour me taraude.
-
Tu veux retrouver la trace de
ton père, oui ou non?
De toute façon, j’aperçois la maison du
gars en question. Je me gare à proximité et me dirige vers le portillon à côté
duquel se trouve une sonnette. Pas le temps de sonner, un homme grand et deux
fois plus large que moi sort de la maison, le visage souriant.
-
Bonjour! Vous avez trouvé
facilement?
-
Bonjour. Oui, oui, je… ça a
été.
-
Alors, je vous montre la bête.
Suivez-moi.
J’obtempère et nous rentrons dans la maison
afin d’accéder à un très joli parc, protégé des voyeurs par une immense haie de
cyprès. Une terrasse en caillebotis accueille un confortable salon de jardin
donnant sur une piscine en bois semi-enterrée que des palmiers ombragent de
leur feuillage exotique.
-
Vous arrivez à faire pousser
des palmiers chez nous?
-
Mais oui! Les palmiers
résistent à -18°C… Bon, il ne faut pas que ça dure tout de même et aussi, je
les protège en hiver.
-
C’est très joli en tout cas.
-
Merci. Le camping-car est au
bout de l’allée, venez.
Heureusement, Layane ne voit pas aussi grand ! |
En effet, je découvre un véhicule qui me
paraît immense, terriblement large et je me sens de suite incapable de le
conduire.
-
Comme vous le voyez, c’est un
profilé, donc il n’est pas très grand. Il date de 2004 et ne comptabilise que
82000 kilomètres. C’est un quatre places. Je ne sais pas à combien vous partez?
Seule, je pars seule, enfin… je ne sais
plus si je pars.
-
Je… je serai seule, mais…
-
Oh ben, vous aurez de la place,
alors! Entrez, venez voir l’intérieur. Voilà, il y a pas mal d’éléments de
rangements, bien assez pour une seule personne! Le coin cuisine avec le frigo
qui marche au gaz, sur secteur ou sur batterie, les trois gaz qui fonctionnent
aussi au propane. Je vous montrerai après où se trouvent les bouteilles. Ici,
la salle d’eau avec cabine de douche et toilettes. Pareil, je vous montre après
la caissette. Le lit, le coin repas que vous pouvez transformer en lit, mais
bon, ça ne sera pas utile pour vous… à moins que vous ne fassiez des rencontres
intéressantes!
Devant mon expression déconfite et fermée,
son sourire goguenard s’efface immédiatement.
-
Un souci?
-
Eh bien… c’est que je n’ai
jamais utilisé de camping-car et…
-
Ok, pas de problème! Je vous
explique. Vous inquiétez pas, une fois qu’on a pris l’habitude, c’est très
simple!
Évidemment!
-
Merci.
Durant une vingtaine de minutes, je subis
un cours sur le mode d’emploi d’un camping-car. Je comprends peu et retiens
encore moins. J’acquiesce poliment à chaque fois que mon interlocuteur me
demande si tout est clair et me demande comment je vais m’en sortir. J’ai hâte
de rentrer chez moi.
-
Excusez-moi, mais je vous ai
dit que je voulais le louer à partir d’après- demain, seulement… enfin, je suis
toute seule. Vous pourriez me l’amener ou…
-
Impossible ma p’tite dame, je
travaille le jeudi. Je peux vous l’amener mercredi soir, mais forcément, ça
vous coûtera une journée de plus…
Flûte!
Je passe rapidement en revue les personnes
susceptibles de m’accompagner jeudi pour venir chercher le véhicule. Ça va
vite, il n’y en a que deux : ma patronne ou Jérémy.
Jérémy travaille, Nathalie aussi, mais
c’est la patronne, elle peut donc s’arranger facilement pour quitter le magasin
une petite heure, à condition de la prévenir avant. Il faut que je passe la
voir avant de rentrer.
-
Je vais m’arranger, je passerai
le prendre jeudi, probablement vers neuf heures.
-
Entendu. Je vais vous laisser
les clefs. On fait les papiers? Ah! Et puis, je vous le sortirai dans la rue
mercredi soir…
Ouf!
-
Au fait, j’y pense, ce serait
peut-être bien si vous le testiez là, non? Je vous accompagne.
-
Non, non! Ça ira, merci.
Hors de question de conduire cet engin sous
le contrôle de qui que ce soit! Je veux pouvoir démarrer et rouler à cinq à
l’heure la première fois, sans témoin…
-
Comme vous voulez!
Il me lance un œil inquiet, mais garde pour
lui ses réflexions.
Gentiment, il m’offre un café et nous
remplissons les papiers administratifs. Il insiste sur la nécessité de prendre
une assurance en plus de la sienne.
-
Vous allez loin, sans
indiscrétion?
-
Euh… un peu. Je vais en
Haute-Savoie.
Il pousse un soupir de soulagement.
-
Oh, mais ce n’est pas loin, ça!
Je le loue seulement depuis l’année dernière et celui qui l’a pris s’est rendu
en Écosse avec!
Je prends congé poliment.
Je me sens tellement bien dans ma voiture!
-
Bon, allez, on est déjà mardi,
il me reste plein de trucs à préparer. J’espère que Nath sera disponible jeudi.
Mon estomac se resserre, lorsque j’ouvre la
porte à l’arrière du magasin. Merci de m'accorder de votre temps pour poursuivre la lecture de mon roman :-)
Bonnes vacances ou bonne reprise et à bientôt !
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