vendredi 8 août 2014

Une première pour Layane !

Layane ne travaille plus. Elle n'a, à présent, plus qu'une seule idée en tête : trouver son père, s'il existe. 



Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !


Mais je sais ce que j’ai à faire et ça, ça me donne l’énergie nécessaire pour me bouger.
Après quelques coups de téléphone, je décide de me rendre à Choisy-au-bac, à environ six kilomètres de chez moi. L’homme que j’ai contacté semble avoir l’habitude de louer son camping-car et m’a semblé sympathique, enfin, c’est surtout le tarif de location qui l’est : 55€/jour.
Au volant de ma petite voiture, je commence à angoisser. Une femme, jeune qui plus est, qui se présente pour conduire un camping-car… Cet homme ne va pas me prendre au sérieux.
Au fait, comment ça se conduit cet engin? Moi qui déteste manœuvrer! Et comment ça marche les toilettes?
Je suis presque arrivée à destination et l’envie de faire demi-tour me taraude.
-          Tu veux retrouver la trace de ton père, oui ou non?
De toute façon, j’aperçois la maison du gars en question. Je me gare à proximité et me dirige vers le portillon à côté duquel se trouve une sonnette. Pas le temps de sonner, un homme grand et deux fois plus large que moi sort de la maison, le visage souriant.
-          Bonjour! Vous avez trouvé facilement?
-          Bonjour. Oui, oui, je… ça a été.
-          Alors, je vous montre la bête. Suivez-moi.
J’obtempère et nous rentrons dans la maison afin d’accéder à un très joli parc, protégé des voyeurs par une immense haie de cyprès. Une terrasse en caillebotis accueille un confortable salon de jardin donnant sur une piscine en bois semi-enterrée que des palmiers ombragent de leur feuillage exotique.
-          Vous arrivez à faire pousser des palmiers chez nous?
-          Mais oui! Les palmiers résistent à -18°C… Bon, il ne faut pas que ça dure tout de même et aussi, je les protège en hiver.
-          C’est très joli en tout cas.
-          Merci. Le camping-car est au bout de l’allée, venez.



Heureusement, Layane ne voit pas aussi grand !

En effet, je découvre un véhicule qui me paraît immense, terriblement large et je me sens de suite incapable de le conduire.
-          Comme vous le voyez, c’est un profilé, donc il n’est pas très grand. Il date de 2004 et ne comptabilise que 82000 kilomètres. C’est un quatre places. Je ne sais pas à combien vous partez?
Seule, je pars seule, enfin… je ne sais plus si je pars.
-          Je… je serai seule, mais…
-          Oh ben, vous aurez de la place, alors! Entrez, venez voir l’intérieur. Voilà, il y a pas mal d’éléments de rangements, bien assez pour une seule personne! Le coin cuisine avec le frigo qui marche au gaz, sur secteur ou sur batterie, les trois gaz qui fonctionnent aussi au propane. Je vous montrerai après où se trouvent les bouteilles. Ici, la salle d’eau avec cabine de douche et toilettes. Pareil, je vous montre après la caissette. Le lit, le coin repas que vous pouvez transformer en lit, mais bon, ça ne sera pas utile pour vous… à moins que vous ne fassiez des rencontres intéressantes!
Devant mon expression déconfite et fermée, son sourire goguenard s’efface immédiatement.
-          Un souci?
-          Eh bien… c’est que je n’ai jamais utilisé de camping-car et…
-          Ok, pas de problème! Je vous explique. Vous inquiétez pas, une fois qu’on a pris l’habitude, c’est très simple!
Évidemment!
-          Merci.
Durant une vingtaine de minutes, je subis un cours sur le mode d’emploi d’un camping-car. Je comprends peu et retiens encore moins. J’acquiesce poliment à chaque fois que mon interlocuteur me demande si tout est clair et me demande comment je vais m’en sortir. J’ai hâte de rentrer chez moi.
-          Excusez-moi, mais je vous ai dit que je voulais le louer à partir d’après- demain, seulement… enfin, je suis toute seule. Vous pourriez me l’amener ou…
-          Impossible ma p’tite dame, je travaille le jeudi. Je peux vous l’amener mercredi soir, mais forcément, ça vous coûtera une journée de plus…
Flûte!
Je passe rapidement en revue les personnes susceptibles de m’accompagner jeudi pour venir chercher le véhicule. Ça va vite, il n’y en a que deux : ma patronne ou Jérémy.
Jérémy travaille, Nathalie aussi, mais c’est la patronne, elle peut donc s’arranger facilement pour quitter le magasin une petite heure, à condition de la prévenir avant. Il faut que je passe la voir avant de rentrer.
-          Je vais m’arranger, je passerai le prendre jeudi, probablement vers neuf heures.
-          Entendu. Je vais vous laisser les clefs. On fait les papiers? Ah! Et puis, je vous le sortirai dans la rue mercredi soir…
Ouf!
-          Au fait, j’y pense, ce serait peut-être bien si vous le testiez là, non? Je vous accompagne.
-          Non, non! Ça ira, merci.
Hors de question de conduire cet engin sous le contrôle de qui que ce soit! Je veux pouvoir démarrer et rouler à cinq à l’heure la première fois, sans témoin…
-          Comme vous voulez!
Il me lance un œil inquiet, mais garde pour lui ses réflexions.
Gentiment, il m’offre un café et nous remplissons les papiers administratifs. Il insiste sur la nécessité de prendre une assurance en plus de la sienne.
-          Vous allez loin, sans indiscrétion?
-          Euh… un peu. Je vais en Haute-Savoie.
Il pousse un soupir de soulagement.
-          Oh, mais ce n’est pas loin, ça! Je le loue seulement depuis l’année dernière et celui qui l’a pris s’est rendu en Écosse avec!
Je prends congé poliment.
Je me sens tellement bien dans ma voiture!
-          Bon, allez, on est déjà mardi, il me reste plein de trucs à préparer. J’espère que Nath sera disponible jeudi.
Mon estomac se resserre, lorsque j’ouvre la porte à l’arrière du magasin. 

Merci de m'accorder de votre temps pour poursuivre la lecture de mon roman :-)
Bonnes vacances ou bonne reprise et à bientôt !

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