Tandis que Layane prend la route, deux nouveaux personnages font leur entrée en scène.
Layane se libère de ses chaînes |
Je respire un grand coup et démarre.
Non!
J’ai oublié de tourner le bouton du
réfrigérateur afin qu’il fonctionne sur la batterie du moteur… c’est à peu près
la seule chose dont je me souvienne de ce que le propriétaire m’a expliqué.
Je reprends place derrière le volant et
démarre.
Et le gaz?
Soudain terrifiée à l’idée de tout faire
exploser, je me pose mille questions avant de revoir en souvenir le
propriétaire fermer la bouteille devant mes yeux.
Bon, cette fois, je démarre.
Dieu, que c’est lourd! Ça me change de ma
Twingo…
Une voiture m’évite de justesse, lorsque je
déboîte; ça commence bien!
Je roule lentement, le temps de m’habituer
à ce véhicule dont je ne mesure pas encore le gabarit. Rapidement, je trouve
bien agréable de conduire en position haute! La cabine est spacieuse, le
pare-brise m’offre une vue autrement plus intéressante que celui de ma petite
voiture.
J’entends soudain un grand bruit. J’ai
failli piler, mais j’ai aperçu au dernier moment une voiture qui s’apprêtait à
me doubler et me collait au pare-choc. Il me semble que l’angle mort est
nettement plus important en camping-car.
Je trouve vite à me garer et me dirige vers
la salle de bain d’où le bruit m’a semblé provenir; je crains le pire. Toutes
mes affaires sont répandues sur le sol. Je me précipite sur le gel douche qui
répand tranquillement son contenu par terre. Heureusement, il n’y a pas de
casse. Ça m’apprendra à ranger correctement.
Une petite faim émet un signal d’alerte
dans mon estomac.
-
C’est super pratique en fait!
J’ouvre le frigo, prends de quoi me faire
des tartines et m’installe « au salon ». Paisiblement, je déguste le
petit-déjeuner que je n’avais pu prendre avant de partir, l’estomac trop noué
par l’angoisse.
Les voitures et camions font trembler le
camping-car en passant, tandis que je satisfais mon plaisir gourmand.
-
L’est pas belle la vie! Je
crois que ce voyage va me plaire!
Je ne sais pas ce qui m’attend au bord de
la route, mais je suis à présent persuadée d’avoir pris la bonne décision. En
fait, je ne me suis jamais sentie aussi vivante.
*******************
-
Deux truites, deux!
-
Et les steaks de la 8, à point?
Bleus?
-
À point, je t’ai dit!
-
Oh! C’est pas un problème, non?
-
Non, mais je te l’avais déjà
dit!
À chaque fois que c’est le coup de feu, la
pression monte et, entre Sylvie et son mari, le ton se durcit.
Heureusement, chacun sait à quoi s’en tenir
et n’y accorde aucune importance.
En fait, Sylvie est ravie. Le restaurant
tourne à plein régime, à tel point qu’elle envisage d’embaucher un autre
cuisinier et une serveuse. Elle compte en parler à son mari dans la soirée.
Nous sommes dimanche et dans une heure, le service de midi devrait être fini.
Ils pourront enfin rentrer chez eux, fourbus, mais heureux de profiter
tranquillement de la seule soirée libre de la semaine.
Enfin,
tranquillement, ce n’est jamais sûr, surtout avec ce que je vais lui annoncer.
Mariés depuis six ans, ils traversent
encore des passages difficiles, pour l’essentiel, dus aux sautes d’humeur de
son mari. Régulièrement, Alian passe, sans prévenir, d’un comportement paisible
à une mélancolie qui peut durer des heures.
Inquiète, au début de leur relation, Sylvie
a cherché à connaître ce qui pouvait attrister autant l’homme qu’elle aime, mais
il est toujours demeuré obstinément rétif à l’idée de se confier.
Finalement, même huit ans après leur
première rencontre, ils rencontrent toujours autant de problèmes de
communication.
Sylvie soupire. Les sentiments qu’elle
éprouve pour son mari sont sincères et profonds, mais parfois, la lassitude la
submerge et la décourage. À force, alterner des moments de complicité amoureuse
à la limite de la perfection avec des passages à vide, durant lesquels il lui
est impossible d’obtenir quoi que ce soit d’Alian, la fatigue plus que de
raison.
En allant chercher les plats, elle lui
jette un œil. Il s’active aux fourneaux avec rapidité et efficacité. Passionné
par son travail, il maîtrise l’art de cuisiner avec brio, ce qui est, sans nul
doute, à l’origine de l’accroissement permanent de leur clientèle.
Alian relève la tête et croise son regard. Surpris,
il lui sourit et une douceur infinie transparaît sur son visage.
Sylvie, cependant, discerne clairement
l’empreinte de la tristesse, à peine perceptible, qui voile en permanence son
regard.
Des destins parallèles, des vies qui se croisent ou pas, des souffrances qui laissent des traces... La vie....
À bientôt, profitez bien de votre week-end que j'espère ensoleillé au sein de votre coeur.
Pas facile de reprendre ma lecture ici... Je ne vais pas commenter tant que je n'aurais pas lu les chapitres qui me manquent.
RépondreSupprimerMerci pour tout, Emmanuelle.
Passe une douce journée.
Je comprends Quichotine ! Bonne lecture et bonne journée.
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