jeudi 31 juillet 2014

Layane s'organise


C'est mieux de commencer par le commencement, non ? Alors, rendez-vous ici :-)

Cette fois, Layane ne peut plus reculer. Elle ne sait ce qu'elle va découvrir, mais elle doit trouver le moyen de se mettre en route...


www.flickr.com


Un instant troublée, je reste entre deux mondes, puis les rayons du soleil qui filtrent à travers le rideau de ma fenêtre m’arrachent de mon lit, convaincue que la journée sera belle quoi qu’il arrive.
-          Si je n’y crois pas, je n’y arriverai pas!
Mettant à exécution mon plan d’action, je me rends à Pôle Emploi et me renseigne sur mes indemnités de chômage. À peine mille euros par mois. Une fois, le loyer, les charges, la nourriture aussi succincte soit-elle, les assurances et l’essence déduits, pas de quoi pavoiser!
La mine un peu défaite, je rentre chez moi en me répétant que ça ira, ça ira, ça ira!
Je passe ensuite le reste de la journée à réfléchir à ce qu’il convient de faire. En fait, c’est assez simple. Dans la mesure où le seul lieu attaché au souvenir de mon père est le Grand-Bornand, je dois me rendre sur place et tenter de trouver un indice le concernant, même si, j’en ai conscience, cela revient à chercher une épingle dans une ville composée de bottes de foin!
Alors ma vieille, je ne te manque pas trop?
Jérémy. Quelques mots sur un écran et je sens tout-à-coup l’angoisse me tomber sur les épaules.
Toi non, mais le magasin, oui! Lol
Inutile de rentrer dans les détails, personne n’est au courant de toute façon.
Je me fais un thé, afin de ne pas rester sous le joug de la mélancolie.
-          Bon alors? Comment je peux faire?
L’eau frissonne, je jette un peu de mon thé préféré dans la casserole et patiente.
Le Grand-Bornand se situe à un peu plus de six cents kilomètres de chez moi. J’ai regardé sur Internet, l’attrait pour ce village de Haute-Savoie semble avoir nettement évolué depuis le séjour de ma mère. Les tarifs de location sont prohibitifs pour des personnes comme moi, même pour le mois de juin. Je ne peux me le permettre en plus d’un loyer à payer. En plus, il faut louer du samedi au samedi, ce qui ne me convient pas.
Sans parler de la façon dont je vais pouvoir m’y rendre… Ce n’est sûrement pas ma poubelle roulante qui me soutiendra dans ma démarche! Quant à y aller en train, idem : aucune réduction, un prix relativement élevé et ça ne résout pas mon problème d’hébergement, car je pense qu’il me faudra quand même rester plusieurs jours, si je veux avoir une chance d’obtenir quelque chose.
L’idéal serait de trouver un moyen pas cher de me loger tout en ayant la possibilité de bouger facilement…
J’ai beau retourner le problème dans ma tête, ça bloque toujours au même endroit.
La lumière du jour décline et le mal de tête me guette. Je n’ai guère avancé, hormis les démarches pour rejoindre la cohorte toujours plus importante de chômeurs. Le seul point positif finalement, c’est que, grâce à Internet, je peux pointer tous les mois mon attestation pour Pôle Emploi de n’importe quel endroit du globe, pourvu que je dispose d’une connexion Internet.
Je sens que la soirée s’annonce morose, alors j’allume la télévision. On ne sait jamais, je pourrai me laisser surprendre par une émission intéressante.
Après cinq minutes de zapping, je suis prête à abandonner la partie, quand je tombe sur une émission répertoriant les différentes façons de profiter de ses vacances. L’été approche, il faut répondre aux préoccupations d’une partie de la population.

Je tends le doigt pour éteindre, mais l’image qui s’affiche attire mon attention.
À l’écran sont listés les avantages et les inconvénients des vacances en camping-car.
-          Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt?
Parce que tu n’en as pas, me répond une voix dans ma tête.
Et alors? Ça se loue!
Vite, je consulte les tarifs sur Internet. Je me demande comment je ferais sans mon ordinateur. Rapidement, si je fais une synthèse des informations qui me sont proposées, je constate qu’en passant par une agence, ça me revient autour de cent euros par jour, tandis qu’en louant le véhicule d’un particulier, le tarif s’élève à moins de soixante euros.
Je crois que j’ai ma solution!
Incapable de trouver le sommeil, trop excitée, je préfère occuper mon insomnie utilement.
-          Alors… si je loue un camping-car, je peux aller où je veux et rester quelque part si je trouve des choses intéressantes. Pas besoin de prendre d’assurance avec une agence, mais avec un particulier, si…
Je poursuis mes calculs et mes réflexions une bonne partie de la nuit, jusqu’à ce que je m’endorme, le nez sur le clavier.
Évidemment,  je me réveille au petit matin, les cervicales douloureuses et le dos raide. Le temps de poser l’ordinateur par terre et de me pelotonner sous la couette, je me rendors juste avant que l’alarme ne se déclenche.
En clair, je suis totalement dans le gaz ce matin.
Mais je sais ce que j’ai à faire et ça, ça me donne l’énergie nécessaire pour me bouger.

Tout est à faire pour Layane, mais, au moins, elle se donne les moyens de parvenir à ses fins.

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite... En attendant, profitez bien de la douceur de l'été :-)

mercredi 30 juillet 2014

Si on parlait de l'amitié ?

Beach, Champagne, Cheers, Clink Glasses

Vous l'aurez compris, je souhaite aujourd'hui échanger avec vous sur l'amitié.

Si je m'en réfère à la définition classique, l'amitié serait une affection réciproque entre deux personnes ou plus, n'appartenant pas à la même famille.

La notion de non-appartenance à la famille n'est pas toujours spécifiée, mais elle semble toutefois inhérente au sens donné à l'amitié.

Pourquoi ? Peut-être parce que l'affection entre membres d'une même famille va de soi... Ce qui n'est évidemment pas toujours le cas dans la réalité.

En revanche, l'affection entre deux personnes, sans liens familiaux proprement dit, paraît davantage fondée sur un choix réciproque et c'est probablement ce qui rend cet amour si beau... car il s'agit bel et bien d'une forme d'amour.

Ce sentiment permet d'accepter l'autre tel qu'il est, avec ses qualités et ses failles,  ouvre à d'autres formes de partage et d'échange. Très proche du sentiment amoureux donc, mais sans arrière-pensée, sans désir, juste être là pour l'autre.

Pas étonnant qu'il soit parfois difficile de nouer une amitié avec une personne de l'autre sexe ! Qu'en pensez-vous ?

Quid des "amis" sur les réseaux sociaux ?

Il y a peu, j'aurais eu tendance à dire que ces liens virtuels n'avaient que peu de choses à voir avec la réalité de vrais liens.

Mais ça, c'était avant !

Avant que je fasse l'expérience de belles amitiés via Internet et ce, grâce, notamment, à un forum privé que je ne peux que vous recommander, pour peu que vous soyez ouverts, curieux et ayez l'esprit d'entraide.

En tout état de cause, je voulais rendre hommage à cette capacité de l'être humain à développer des liens si beaux et porteurs d'humanisme avec d'autres personnes.

Petite note :
Aristote estimait la véritable amitié comme un pré-requis indispensable pour connaître le bonheur...

Alors, j'espère que vous avez quelques amis, vrais et sincères. Point n'est besoin d'en connaître beaucoup, comme dans d'autres domaines, la qualité prime sur la quantité !
Si toutefois, ce n'était pas le cas, ne vous découragez pas et restez ouverts aux autres ; bientôt, quelqu'un reconnaîtra la belle personne que vous êtes.

Belle journée à vous :-)

jeudi 24 juillet 2014

Layane doit prendre sa vie en main

Ce sera difficile de suivre si vous n'avez pas lu le début qui se trouve ici :-)

être responsable de la vie que l'on aime

Le retour au studio se fait la boule au ventre. Le silence m’agresse en ouvrant la porte d’entrée.

Je sais que si je ne décide pas très vite de la façon dont je vais occuper les prochaines semaines, je risque de sombrer.
Le voyant du répondeur attire mon attention.
Écoute, ce… c’est absurde toute cette histoire. Il faut que l’on se voie. Tout ça, c’est du passé. Je… j’ai lourdement payé, si ça peut te rassurer. Rappelle-moi.
Je demeure un petit moment, debout, figée.
Lourdement payé? Que veut-elle dire? Et moi? Moi, comme d’habitude, ça ne compte pas ce que je ressens! Et ce n’est pas du passé, au contraire!
Je sens toute ma colère revenir au galop, incontrôlable, destructrice. Je jette mes affaires sur le canapé et reviens effacer le message.
-          Il est exclu que je te rappelle, je n’ai plus rien à te dire! Moi, ce passé m’intéresse. Tu ne veux pas m’en parler? Soit! Je vais aller le dénicher ce passé et ce n’est pas toi qui vas m’en empêcher! Vis ta vie, je m’en fous de savoir que t’en as bavé, c’est ta responsabilité, pas la mienne!
Je m’assieds enfin, vidée, et le silence envahit à nouveau la pièce, mais ce n’est pas le même.
Le message de ma mère achève de me convaincre. Une nouvelle vie m’attend.
Le fait d’avoir pu dire ce que je ressentais, même sans que ma mère ne puisse l’entendre a libéré ma détermination. Les derniers barreaux qui entravaient ma liberté d’agir ont sauté.
Je n’en avais pas conscience, mais le devoir filial, l’amour, que je porte malgré tout à ma mère, m’empêchaient de réellement concevoir un projet allant à l’encontre de sa volonté et risquant de la briser un peu plus.
-          Tu parles! Ça fait vingt ans que je la connais, vingt ans qu’elle déprime, alors un peu plus, un peu moins! Elle m’accusera de la faire souffrir et, pour une fois, ce sera vrai!
Je réalise que j’ai toujours connu ma mère sous l’emprise de la dépression. D’après elle, les antidépresseurs et les somnifères lui sont indispensables pour affronter le quotidien. Pourquoi?
Quel échec de la médecine, tout de même! Plus de vingt ans sous traitement sans résultat!
Enfin bref, ce n’est pas mon problème!
Dans l’immédiat, manger est mon problème…
Je repense à Jérémy. Le pauvre ne sait pas ce qui compose mes repas, sinon il n’aurait jamais eu à l’idée de venir manger chez moi.
Un sandwich basique au jambon plus tard, j’éteins la télévision qui m’accorde toujours sa présence, lorsque je dîne. Je dois à présent définir un plan d’action pour mener à bien mes recherches.
J’en ai besoin pour avancer, pour me construire, pour savoir qui je suis.
Je ne me souviens pas m’être sentie à ma place au sein de ma famille. Les parents de ma mère, décédés tous deux quand j’étais encore petite ne m’ont guère laissé de souvenirs et, comme Aline était enfant unique, les repas familiaux se sont rapidement résumés à trois personnes : ma mère, moi et Pierre.
Eh oui, parce que je n’ai jamais pu apprendre quoi que ce soit au sujet de la famille de mon usurpateur de père. J’eus beau questionner à de multiples reprises ma mère, tenter différentes approches avec Pierre, rien à faire.
Les réponses restaient invariablement les mêmes :
Je n’ai pas envie de parler d’eux. Ils ne sont plus de ce monde, inutile de revenir dessus. Ton père ne souhaite pas en parler, de toute façon, ils sont décédés. Non, ton père n’avait pas de frères, ni de sœurs, que des enfants uniques dans la famille, c’est aussi bien…
De fait, je m’étais passée d’eux. Par ailleurs, dans la mesure où je ne m’entendais pas avec Pierre en raison de nos petites séances privées et de son autorité abusive, ajouté au fait que ma mère, malgré tous mes efforts, me demeurait un mur froid d’indifférence, on ne peut pas dire que j’ai expérimenté la valeur des liens du sang.
Sauf qu’aujourd’hui, tout a changé. Je comprends que mon mal-être latent n’était pas seulement dû aux étranges relations que j’entretenais avec mes parents, mais aussi à cette conscience profonde que mes fondations reposaient sur un non-dit.
Beaucoup de familles dissimulent, paraît-il, des secrets inavouables. Mesure-t-on les conséquences que cela peut avoir sur les générations à venir? Peut-on évaluer ce que ces tabous charrient d’incompréhensions et de difficultés à se construire? Ils se transmettent par héritage, tout comme les biens et les souvenirs. Que doit-on en faire, lorsque, par surprise, par hasard, au détour de la vie, ils sont mis à nu?
-          Bon, si tu continues comme ça, tu ne vas guère avancer! Qu’est-ce que j’ai fait de mon agenda encore? Ah, le voilà!
Être efficace, ne pas me perdre dans des pensées qui me rendent fragile et instable.
Je décide donc de commencer par m’inscrire au chômage dès le lendemain, puis je mettrai à plat tout ce que je sais sur mon nouveau père, sachant que ça ira vite vu le peu de choses que j’ai apprises; le but, c’est  de comprendre comment je peux obtenir des informations sur lui.
Pour l’heure, il se fait tard et je m’aperçois avec étonnement que je n’ai pas souffert comme je le pensais de me retrouver seule, sans lendemains programmés.
-          C’est bon signe! C’est que tu vas dans le bon sens! Bon, réveil ou pas réveil?
La tentation est forte, maintenant que je n’ai plus d’obligation à me lever de bonne heure, d’oublier le réveil. J’ai la nette sensation d’entendre un bref instant un petit diable qui, d’un côté de ma tête, me souffle de profiter de belles grasses matinées et de l’autre, un petit ange qui m’exhorte à ne pas me laisser aller!
-          Ok. Je mets le réveil.
Je sais que, si je commence à ne pas me contraindre, je risque de passer mes journées à traîner dans le studio, le vague à l’âme et l’avenir en berne.
Pour la première fois depuis longtemps, je dors d’une traite jusqu’à ce que l’alarme me tire brutalement d’un rêve étrange au cours duquel Pierre m’apparaissait, le visage triste et tourmenté.
Un instant troublée, je reste entre deux mondes, puis les rayons du soleil qui filtrent à travers le rideau de ma fenêtre m’arrachent de mon lit, convaincue que la journée sera belle quoi qu’il arrive.

-          Si je n’y crois pas, je n’y arriverai pas!


Merci de me suivre ! N'oubliez pas : vos commentaires sont les bienvenus, quels qu'ils soient !
Je vous souhaite une très belle journée ou une nuit de beaux rêves, selon l'heure à laquelle vous découvrez ces lignes :-)

lundi 21 juillet 2014

Pas facile pour Layane...

pages
Source : walpok.net

Pour vous remettre en mémoire ce qui précède, c'est ici.

Une page se tourne pour Layane.






Un jeune garçon se présente timidement devant l’entrée du magasin. Je le vois ausculter la vitrine pendant un bon moment sans qu’il ne se décide à franchir le seuil d’entrée.
J’hésite, puis je vais à sa rencontre.
-          Tu cherches quelque chose?
-          Oh… euh, oui! Je voudrais une jolie fleur pour dimanche, mais je ne sais pas comment on fait.
-          Comment ça?
-          Eh ben, elle sera fanée d’ici dimanche…
C’est beau, non? J’aime ce métier.
Je lui explique qu’il peut commander la rose bleue qu’il désire et ne venir la chercher que le dimanche matin, fraîche et prête à offrir ses plus beaux atours à sa maman.
Le sourire dont il récompense mes explications ensoleille ma journée et je m’engage silencieusement à lui préparer le plus beau des emballages, puisque Jérémy et moi travaillons toujours les dimanches de fête qui représentent les journées les plus rentables de l’année pour le commerce.
Mon collègue, justement, me fait signe.
-          Il paraît que tu ne reviens pas bosser lundi?
Jérémy dissimule maladroitement sa tristesse. Nous avons pris l’habitude de nous voir presque tous les jours et le joyeux trio que nous formons va éclater. Je refuse encore de me projeter vers ma cessation de travail, mais Jérémy m’oblige à toucher du doigt ce nouveau virage dans ma vie.
Je ne sais que lui répondre. Non, je ne reviens pas. Non, ce n’est pas Nathalie qui est responsable. C’est moi et moi seule et ça me terrifie.
Au lieu de cela, je lui sers la version positive :
-          Je fais un break, ça me fera du bien et autant profiter un peu du système avec tout ce qu’on donne à l’État tous les mois, non?
-          C’est vraiment ton choix?
-          Ben oui, qu’est-ce que tu crois? D’ailleurs, Nathalie m’a dit qu’elle me reprenait quand je le voulais, alors tu vois, y a pas de problème!
Jérémy affiche un air dubitatif, puis hausse les épaules et me lance avant de reprendre le travail :
-          Ok. Je passerai te voir à l’occasion. Tu me prépareras un bon petit plat et je te donnerai des nouvelles du magasin, si t’es gentille, lol!
Je n’ai pas le temps de répliquer, une cliente me sollicite. Dans ma tête, je me suis clairement entendue répondre :
Inutile, la porte sera close!
Les deux jours qui suivent ne me permettent pas de me poser. Je rentre du travail, je mange et me réfugie dans un sommeil peuplé de doutes et d’interrogations prêts à m’assaillir dès que j’ouvre les yeux.
Sauf qu’aujourd’hui, c’est mon dernier jour.
Lorsque je suis arrivée ce matin, tout semblait comme d’habitude sans l’être. Nathalie, trop souriante à mon égard, Jérémy, trop silencieux et moi…
Moi, je me suis levée avant que le réveil ne sonne, les jambes déjà flageolantes. Je ne me suis pas à proprement dit réveillée, puisque je n’ai pas dormi.
La peur de l’inconnu, de la solitude, du vide.
Le souci de moi-même. L’angoisse de me retrouver seule avec moi.
Incapable d’anticiper ce moment, voire même d’y songer, je n’ai encore aucune idée de ce que je vais faire de mon temps libre. Chercher des informations? Évidemment. Mais quoi? Où? Comment?
Au fond, tout au fond de moi, je sens que je sais ce qu’il faut faire. Il suffit d’ôter les couches ténébreuses de ma petite lumière intérieure.
La journée passe beaucoup trop vite. Les heures défilent au pas de course, indifférentes. J’ai le net sentiment que c’est la dernière fois que j’évolue dans ce milieu.
Les yeux brillants du jeune garçon ont récompensé mon travail et m’ont émue plus que je ne saurais le dire.
Se pourrait-il que ce soit vrai? Lorsque l’on donne avec le coeur, on reçoit bien plus encore?
-          Où est-ce que j’ai lu ça déjà?
Bon, les trémolos dans la gorge, les larmes au bord des yeux, le cœur qui frappe trop fort, ça suffit!
Je veux terminer cette journée dans la joie, sûrement pour me donner la force d’assumer mes lendemains incertains.
Le magasin ferme, c’est l’heure de déboucher les bouteilles de champagne et de déguster les petits fours que j’ai achetés pour l’occasion.
Je prépare la table et  attends mes comparses, disparus soudainement. Pas le temps de présager quoi que ce soit, je les vois réapparaître, un immense bouquet de fleurs dans les mains de Nathalie et un petit paquet cadeau dans celles de Jérémy.
-          Rassure-toi. Pas de grands discours, juste l’envie de te dire que nous ne t’oublierons pas.
Pff! Et là, je fais comment pour retenir mon émotion?
Peut-être que la clef, c’est de ne pas la retenir justement. Simplement la laisser passer, parce qu’elle est là, de toute façon.
Là et bien là! Les larmes coulent doucement, tandis que je serre dans mes bras ma patronne, puis Jérémy.
-          Tu n’ouvres pas ton cadeau? Parce que si ce n’avait été que moi, c’est pas ça que j’aurais acheté, mais…
-          Jérémy!
Nathalie met la main sur sa bouche pour le faire taire. Au moins, ça a le mérite d’égayer l’ambiance et j’arrache l’emballage, curieuse de comprendre ce qu’a voulu dire mon collègue.
Un carnet. Un très joli carnet à spirales. La couverture en cuir marron clair s’ouvre sur des pages écrues, chacune ornées d’un petit motif fleuri.
-          À chaque page, une fleur différente qui t’apprendra leur langage. Tu vois, ici, en première page, une fleur de myosotis.
-          Ça, je sais! J’en ai offert à ma dernière copine en lui disant ce que ça voulait dire et… et je m’suis fait jeter!
Nous partons d’un grand éclat de rire tous les trois.
-          Cette fleur signifie pourtant Ne m’oublie pas; c’est que tu avais quelque chose à te faire pardonner d’un peu trop compliqué, non?
-          Pourquoi ça? Tout de suite de ma faute! Pas du tout… Elle était peut-être allergique aux fleurs, c’est tout!
Jérémy, ta maladresse, ton insouciance me manqueront.
-          C’est très gentil. Je ne m’attendais pas…
-          Attends! Ce carnet, c’est pour que tu y notes toutes les phrases, les mots, les citations qui résonnent en toi. Tu vas les écrire au fur et à mesure de tes rencontres et, quand tu reviendras, si tu veux bien, nous les lirons ensemble.
Nous passons une bonne heure à plaisanter, à profiter ensemble de ces derniers instants, comme pour maintenir encore un peu à bonne distance les soucis à venir.
-          Tu as promis, n’est-ce pas? Je compte sur toi pour passer nous voir de temps en temps et garder le contact?
-          Promis! Et… et tu as trouvé quelqu’un pour me remplacer?
-          Oui, en intérim aussi.
-          Un gars ou une fille?
-          Un gars!
-          Non, c’est une blague? Pourquoi t’as fait ça?
Je serre Jérémy dans mes bras en rigolant, tandis qu’il soupire exagérément. Faire le pitre, c’est sa façon de masquer ce qu’il ressent, mais je le connais suffisamment pour deviner sa tristesse.
-          Allez! Tu as dit que tu passerais manger au studio, alors je compte sur toi, ok?
-          Plutôt deux fois qu’une! Enfin… si la bouffe est correcte, bien sûr!
Un petit coup dans les abdos pour montrer mon indignation et je me tourne vers Nathalie qui observe la scène, les yeux brillants.
L’étreinte est silencieuse. Tout est dit déjà. Nous nous reverrons, c’est sûr, mais le chemin qui mènera de l’une à l’autre promet d’être difficile et surprenant.

Le retour au studio se fait la boule au ventre. Le silence m’agresse en ouvrant la porte d’entrée.

Et maintenant ? La suite bientôt pour accompagner Layane sur son chemin de vie...
Belle journée à vous.

jeudi 17 juillet 2014

Mon roman en cours à découvrir

J'ai donc décidé de vous livrer la première écriture de mon roman.
Vos commentaires sont les bienvenus.

Cet article vous permet de découvrir ce que j'avais déjà publié sur mon autre blog avant qu'OVH n'en bloque l'accès.
Pages blanches en cours d'écriture !

Ainsi, si vous êtes nouveau sur ce blog, vous pourrez découvrir cette histoire au cours de l'été et si vous faites partie des fidèles qui me suivent, vous pourrez accompagner Layane :-)

Vos réactions me sont vraiment utiles, alors n'hésitez pas à me faire part de vos critiques, de votre ressenti. C'est un soutien ô combien estimable lorsque l'on écrit...


Et maintenant, le début de cette aventure :

C'est un passage assez long, puisqu'il correspond à la totalité de ce que j'ai déjà publié, mais les prochaines publications seront plus courtes...

Je suis née grâce à la mort de mon père.
Oui, je sais, c’est un peu étrange comme formulation, mais vous allez comprendre…
Le cimetière de Pierrefonds, situé à deux pas de la maison, —ce qui est commode ce jour-là compte tenu des averses d’orage qui inondent la région—, se distingue à peine derrière la brume d’humidité survolant les tombes.
Un temps de circonstance ! ne puis-je m’empêcher de penser.
Peu de monde. Quelques amis sortis de je ne sais où, le prêtre portant sur son visage l’expression de circonstance et bien sûr, moi et ma mère.
Chacun avance, conscient des nuages noirs qui s’amoncellent autour du petit cortège. Chacun a hâte d’en finir pour rentrer chez soi, oublier le temps qui passe et surtout la mort qui ne frappe pas toujours que les autres.
Je jette un œil sur ma mère. Elle a pris du poids ces derniers temps, mais aujourd’hui la fatigue creuse ses joues ridées. Ses cheveux desséchés par les colorations ne sont plus aussi brillants qu’auparavant. Brune aux yeux clairs, ma mère ne laissait pas les hommes indifférents, il y a encore quelques années de cela.
Elle a refusé mon bras et préfère marcher seule, en tête. De dépit, j’ai ralenti le pas pour laisser des étrangers se faufiler entre elle et moi. Même ce jour-là, elle me dénie le droit d’être proche d’elle.
Je ne vois que son dos légèrement voûté. Elle boitille à cause de son genou gauche qui s’obstine à lui faire mal nuit et jour, depuis une bonne trentaine d’années. Je devine l’air dur et froid de son visage, ses yeux secs au regard fixe, un mur de glace en marche.
Je n’ai par contre pas la moindre idée de ce qui se joue dans son esprit malade à force d’entretenir avec persévérance la dépression au quotidien.
Je ne sais pas non plus que ma vie vient réellement de commencer.
Pour le moment, je fais juste partie du décor, de ce qui se trame autour de moi, dans une présence indifférente et une grisaille de bon aloi.
Enfin, nous arrivons. J’ai assisté à peu d’enterrements jusqu’alors, mais celui-ci me paraît d’un ennui mortel.
Pardon!
Ce que je veux dire, c’est que personne ne dit mot, comme s’il ne fallait pas déranger la personne décédée. D’aucuns me répondront d’un air condescendant que c’est plutôt par respect pour les proches, encore vivants, mais je ne vois pas en quoi échanger quelques mots trahirait notre supposée souffrance.
Je suis désolée, mais j’ai eu l’occasion d’avoir des discussions fort intéressantes au cours d’autres cérémonies de ce genre, et ce, sans pour autant, manquer de respect à qui que ce soit.
Baste…
Aujourd’hui, nous sommes mardi, le silence et le cafard sont de rigueur, qu’il en soit ainsi!
Perdue dans mes pensées, je n’ai rien suivi du discours de l’homme de foi. De toute façon, s’il savait ce que pensait mon père de la religion…
J’aperçois soudain des larmes couler silencieusement sur les joues de ma mère. Mon rythme cardiaque s’accélère, l’oxygène peine soudain à alimenter mon souffle vital.
Mon père vient de mourir à l’instant. Il ne reviendra plus.
C’est plutôt une bonne nouvelle, mais le chagrin de ma mère m’émeut par surprise et favorise quelques larmes sur lesquelles les personnes présentes se méprennent.
-          ­Mes sincères condoléances. Je… Votre père était un homme droit qui nous manquera à tous. Il va vous falloir être forte et aller de l’avant.
C’est une blague!

Hébergeur incorrect, nouvelles pages !

Comme certains l'avaient peut-être remarqué, outre celui-ci, j'avais un autre blog intitulé "Les mots pour dire", hébergé chez OVH.
Depuis trois ans, je bloguais sans problème notoire, jusqu'à ce fatal début de semaine !

Musée du Louvre
En effet, sans aucun préavis, OVH a bloqué l'accès de mon blog, en raison d'une menace de piratage présumée.

Qu'ils veillent à la sécurité, soit !

Le problème, c'est que je n'ai plus accès à mon blog. Ils me proposent d'effectuer certaines manipulations informatiques qui me sont inconnues, afin de remédier à la situation ; à défaut, ils me conseillent de contacter un technicien qui se chargera de rendre à nouveau mon blog actif... moyennant un financement, bien entendu.

Je leur ai donc envoyé un mail leur signifiant mon incompréhension et mon souhait d'en savoir plus ; je n'ai pas obtenu, pour l'heure, de réponse et mon blog est toujours inaccessible !!

La leçon est comprise ; je rapatrie certaines de mes pages sur ce blog pour ainsi permettre à ceux qui me suivent de continuer à le faire et à ceux qui me découvrent... de me découvrir un peu plus :-)

En conséquence, je vous invite à aller faire un tour du côté de "Mon roman en cours" et de "Vécu et humeurs".

Merci d'avance pour les fidèles de mon autre blog qui ont accepté de me retrouver ici.
À bientôt :-)

jeudi 10 juillet 2014

Réponses du test

Allez, c'est parti ! Je vous livre ci-dessous les réponses et les explications :

L’applique murale de la chambre parentale projette soudain une faible lumière sur l’allée du jardin, m’indiquant ainsi le chemin vers une vie qui vient de perdre ses fondations.
L’air froid de la nuit soulage quelque peu l’étau qui s’est emparé de ma pauvre tête. J’avance lentement, sans conscience. L’obscurité s’est infiltrée en moi et c’est d’un pas mécanique que je rejoins ma voiture.

Je conduis sans voir, en mode automatique. Les larmes sont prêtes, mais ne s’écoulent pas, prisonnières des battements de mon cœur qui explose dans ma poitrine.
Heureusement, à cette heure tardive, un dimanche soir, peu s’aventurent encore dehors. Beaucoup préfèrent rester chez eux, gérant du mieux qu’ils peuvent le blues récurrent de fin de week-end.

smiley icon

Les 11 fautes d'orthographe :

- "murale" : adjectif qualificatif qui prend un "e", parce qu'il s'accorde en genre et en nombre avec le nom féminin singulier auquel il se rapporte : "applique".
- "projette" : le "e" devant 2 consonnes identiques n'a pas besoin d'accent pour faire le son "é".
- "allée" : nom commun féminin qui prend un "e" comme "dictée" :-)
- "ses" : adjectif possessif, car c'est la "vie" qui vient de perdre ses propres fondations.
- "s'est emparé" : verbe "s'emparer".
- "conscience" : nom commun féminin au singulier, ici, car il s'agit de la seule conscience du personnage.
- "prêtes" : comme "murale", adjectif qualificatif qui s'accorde avec le nom auquel il se rapporte : "larmes".
- "explose" : c'est "le cœur" qui explose, non les battements.
- "à" : il s'agit ici de la préposition "à" et non, du verbe "avoir", puisqu'elle donne un indice temporel et le groupe de mots "à cette heure tardive" ne comporte pas de sujet.
- "préfèrent" : le pronom indéfini "beaucoup" sous-entend "beaucoup de personnes", donc est suivi d'un verbe au pluriel.
- "récurrent" : l'adjectif "récurrent" prend toujours 2 "r".

Les 3 fautes de ponctuation :
Les 3 fautes suivantes sont liées à un problème de virgule.

- "vers une vie": on ne peut séparer ces trois mots qui vont ensemble au niveau du sens, même par une virgule.
- "L'air froid de la nuit soulage": "L'air froid de la nuit" ne peut être séparé du verbe "soulage", dont il est le sujet.
- "L'obscurité s'est infiltrée en moi et" : la conjonction de coordination équivaut au signe "+" ; on ne peut donc dissocier deux éléments qui s'additionnent.

N'hésitez pas à revenir vers moi, si quelque chose ne vous paraît pas clair :-)

jeudi 3 juillet 2014

Testez-vous !

Aujourd'hui, je vous présente un texte extrait du roman en cours que je publie sur mon autre blog.
J'ai volontairement glissé 14 fautes, aussi bien d'orthographe que de ponctuation.
Rappelez-vous mon article précédent ; cela vous mettra sur la voie :-)

Au passage, le correcteur de la plateforme que j'utilise, tout comme le correcteur de World m'indique 2 fautes...

Bonne chance ! N'hésitez pas à me faire part de vos résultats et je vous donnerai toutes les explications lors d'un prochain article...

"L’applique mural de la chambre parentale projètte soudain une faible lumière sur l’allé du jardin, m’indiquant ainsi le chemin vers, une vie qui vient de perdre ces fondations.
L’air froid de la nuit, soulage quelque peu l’étau qui s’est amparé de ma pauvre tête. J’avance lentement, sans consciences. L’obscurité s’est infiltrée en moi, et c’est d’un pas mécanique que je rejoins ma voiture.
Je conduis sans voir, en mode automatique. Les larmes sont prête, mais ne s’écoulent pas, prisonnières des battements de mon cœur qui explosent dans ma poitrine.
Heureusement, a cette heure tardive, un dimanche soir, peu s’aventurent encore dehors. Beaucoup préfère rester chez eux, gérant du mieux qu’ils peuvent le blues récurent de fin de week-end."