Que la montagne est belle ! |
Layane expérimente pour la première fois les joies et les contraintes de la vie en camping-car.
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Qu’est-ce que tu fais? On n’a
même pas mangé!
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À demain. Je suis fatiguée.
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Comme tu veux.
Non, ce n’est pas ce que Sylvie veut, mais
c’est ainsi.
Le lendemain, Alian se montre charmant et
prévenant… comme toujours, après une dispute. D’abord sur la défensive, Sylvie
laisse tomber ses garde-fous.
C’est si bon de se retrouver dans ses bras.
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Tu n’as pas envie de passer un
week-end en station? Rien que toi et moi au coin du feu, dans un gite de La
Clusaz ou du Grand-Bornand?
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La Clusaz, oui… mais pas
maintenant. Les touristes commencent à affluer.
En octobre, si tu veux. On fermera un
samedi et on partira le week-end.
C’est maintenant que Sylvie en a besoin,
mais elle ne dit rien. Elle sait que son mari a raison. C’est cela, être
restaurateurs.
Alian fait semblant de ne pas avoir
remarqué le visage de sa femme se fermer à nouveau et chacun se prépare pour se
rendre au restaurant et assurer la préparation du déjeuner.
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Je suis arrivée! Ça y est, je
suis au Grand-Bornand dans…3…2…1… Ça y est!
Heureusement, parce que je n’en peux plus. Pour
réduire les coûts et profiter de beaux paysages, j’ai préféré quitter
l’autoroute et rallonger mon trajet. Il n’est pas loin de vingt-et-une heure,
mais les jours sont longs et me permettent de découvrir avec émerveillement la
beauté de cette vallée.
Je passe dans la rue centrale du village et
constate rapidement qu’il n’y aucun espace adéquat pour stationner durant la
nuit. Peu de places de parking, des commerces les uns à côté des autres, des
rues étroites…
J’ai une pensée nostalgique pour ma Twingo!
Où vais-je bien pouvoir garer mon tank ?
À défaut, je poursuis ma route. Peu à peu,
les chalets sont plus dispersés, les commerces s’effacent et la nature reprend
possession des lieux. Une aire de camping-cars est indiquée, mais j’ai envie
d’être tranquille. Mon expérience sur l’autoroute m’a suffi. Je ne suis pas
d’humeur à échanger ce soir.
Bientôt, j’avise un dégagement sur le coté
où je peux me garer facilement, sans gêner qui que ce soit. L’endroit est un
peu isolé, mais, je ne sais pourquoi, moi qui suis pourtant si peureuse la
nuit, je me sens ici en sécurité.
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Alors… la route est plane, pas
besoin de cales. En principe, je devrais être encore au même endroit demain!
Mon estomac me rappelle à l’ordre. Je dois
ouvrir la bouteille de gaz. Je sors. J’ai oublié la clef pour ouvrir le coffre.
Je rentre. Je ressors et ouvre la bouteille.
Un autre besoin impérieux se fait sentir.
S’il y a une chose à laquelle je n’ai rien
compris du fonctionnement, c’est bien la caissette des toilettes. Je décide
donc de m’en servir le moins possible et profite de la tombée de la nuit pour
me libérer, sans témoin, dans la nature.
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Ça va être sympa les jours de
pluie…
Bref, une demi-heure plus tard, j’ai
englouti, avec un appétit que je ne me connaissais plus ces derniers temps, un
joli plat de pâtes au fromage.
L’envie de prendre un peu l’air se
confronte à ma fatigue de la route. Celle-ci finit par l’emporter et je me
couche après avoir tiré les rideaux et stores des fenêtres.
Je me relève cinq minutes plus tard pour
fermer à clef les portières.
Je me relève une fois de plus afin de
mettre en place les volets isolants sur le pare-brise et les fenêtres de la
cabine.
Cette fois, je crois que c’est bon.
Je sombre dans le sommeil comme une pierre
— enfin, si tant est qu’une pierre peut dormir — et me réveille en pleine
forme. Décidément, cette vie me convient!
Une fois le petit-déjeuner avalé, je
réfléchis à la meilleure façon de glaner des informations sur mon père. Faire
le tour des pizzérias me paraît un bon début. Je prépare les questions à poser
et décide de m’y mettre en fin de matinée, à l’ouverture des restaurants.
Le temps de faire la vaisselle, de ranger, dix
heures sont déjà passées. C’est encore un peu tôt, alors, je pars me promener
aux alentours.
Que la montagne est belle! La vallée semble
se terminer au pied d’une chaîne dont j’ignore le nom, mais sur laquelle
l’hiver n’a pas encore dit son dernier mot, puisque je discerne avec étonnement
des nappes blanches sur les hauteurs.
Des forêts de sapin courent derrière des
chalets qui s’intègrent parfaitement au paysage grâce à leur façade en bois et
leurs dimensions réduites sans commune mesure avec des immeubles,
vraisemblablement interdits de séjour ici.
Une heure plus tard, je me prépare mentalement
à mener mon enquête. C’est un vrai challenge pour moi, si timide et
introvertie. De plus, la conscience d’avoir fort peu de chances que quelqu’un
aie gardé un souvenir vieux de vingt ans me conduirait facilement à abandonner,
si je n’avais ce besoin irrépressible de retrouver la trace de mon père.
De retour au camping-car, je vérifie que
rien ne traîne et m’installe derrière le volant. À peine ai-je démarré le
moteur que je le coupe, paniquée à l’idée d’avoir laissé la bouteille de gaz
ouverte.
Aller la fermer me permet également de
bloquer l’ouverture du frigo et de deux éléments que j’avais négligés. Je ne
suis pas encore tout à fait au point, mais je commence, malgré tout, à prendre
quelques repères.
Le village grouille de monde. C’est amusant
cette propension des touristes à oublier, durant les vacances, que les routes
sont essentiellement réservées aux moyens de transport. Entre les voitures mal
garées, la nonchalance des passants et la circulation, je me sens comme un
éléphant dans une fourmilière.
Impossible de me garer au centre ville.
J’avise une petite rue sur la gauche, la prends et trouve enfin un parking
spacieux où je peux manœuvrer sans risque… pour les autres.
Je me rends directement à l’Office de
tourisme afin de récolter les adresses de tous les restaurants-pizzerias du
Grand-Bornand.
Un petit sourire ironique accueille ma
demande.
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Vous savez, nous ne sommes pas
très loin de l’Italie ici, alors tous les restaus ou presque proposent des
pizzas…
Pas loin d’une cinquantaine de restaurants
au total. Je ne suis pas sortie de l’auberge… C’est le cas de le dire!
Comment s'y prendre? Qu'est-ce qui attend Layane au détour du chemin?
Rendez-vous au prochain article pour le savoir :-)
En attendant, bon week-end, quel que soit le temps, le soleil est dans le coeur :-)
Tu as très bien décrit le personnage... J'aime le moment où tu écris "c'est maintenant que Sylvie en a besoin"...
RépondreSupprimerC'est vrai. Il y a des moments comme ça, où la déception est là, palpable, où l'on se ferme et où l'on accepte malgré tout que la vie a d'autres priorités.
Mais bon, heureusement que la suite du voyage est là.
Merci pour ce soleil et ces pages partagées.
Passe une douce journée.
Merci de ton commentaire.
SupprimerEn parlant de voyage, j'ai pris l'avion avec toi sur ton blog et je suppose que tu vas prochainement partager de très beaux souvenirs italiens, alors à bientôt :-)
Je vais le faire au fur et à mesure, comme tu l'as remarqué. :)
SupprimerMerci pour tout, Emmanuelle.
Passe une douce journée.
Bon week-end à toi !
RépondreSupprimerBonne semaine à toi que je croise quotidiennement sur CB :-)
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