vendredi 19 septembre 2014

Layane n'est pas sortie de l'auberge !


Image illustrative de l'article Le Grand-Bornand
Que la montagne est belle !


Layane expérimente pour la première fois les joies et les contraintes de la vie en camping-car. 

-          Qu’est-ce que tu fais? On n’a même pas mangé!
-          À demain. Je suis fatiguée.
-          Comme tu veux.
Non, ce n’est pas ce que Sylvie veut, mais c’est ainsi.
Le lendemain, Alian se montre charmant et prévenant… comme toujours, après une dispute. D’abord sur la défensive, Sylvie laisse tomber ses garde-fous.
C’est si bon de se retrouver dans ses bras.
-          Tu n’as pas envie de passer un week-end en station? Rien que toi et moi au coin du feu, dans un gite de La Clusaz ou du Grand-Bornand?
-          La Clusaz, oui… mais pas maintenant. Les touristes commencent à affluer.
En octobre, si tu veux. On fermera un samedi et on partira le week-end.
C’est maintenant que Sylvie en a besoin, mais elle ne dit rien. Elle sait que son mari a raison. C’est cela, être restaurateurs.
Alian fait semblant de ne pas avoir remarqué le visage de sa femme se fermer à nouveau et chacun se prépare pour se rendre au restaurant et assurer la préparation du déjeuner.

****

-          Je suis arrivée! Ça y est, je suis au Grand-Bornand dans…3…2…1… Ça y est!
Heureusement, parce que je n’en peux plus. Pour réduire les coûts et profiter de beaux paysages, j’ai préféré quitter l’autoroute et rallonger mon trajet. Il n’est pas loin de vingt-et-une heure, mais les jours sont longs et me permettent de découvrir avec émerveillement la beauté de cette vallée.
Je passe dans la rue centrale du village et constate rapidement qu’il n’y aucun espace adéquat pour stationner durant la nuit. Peu de places de parking, des commerces les uns à côté des autres, des rues étroites…
J’ai une pensée nostalgique pour ma Twingo! Où vais-je bien pouvoir garer mon tank ?
À défaut, je poursuis ma route. Peu à peu, les chalets sont plus dispersés, les commerces s’effacent et la nature reprend possession des lieux. Une aire de camping-cars est indiquée, mais j’ai envie d’être tranquille. Mon expérience sur l’autoroute m’a suffi. Je ne suis pas d’humeur à échanger ce soir.
Bientôt, j’avise un dégagement sur le coté où je peux me garer facilement, sans gêner qui que ce soit. L’endroit est un peu isolé, mais, je ne sais pourquoi, moi qui suis pourtant si peureuse la nuit, je me sens ici en sécurité.
-          Alors… la route est plane, pas besoin de cales. En principe, je devrais être encore au même endroit demain!
Mon estomac me rappelle à l’ordre. Je dois ouvrir la bouteille de gaz. Je sors. J’ai oublié la clef pour ouvrir le coffre. Je rentre. Je ressors et ouvre la bouteille.
Un autre besoin impérieux se fait sentir.
S’il y a une chose à laquelle je n’ai rien compris du fonctionnement, c’est bien la caissette des toilettes. Je décide donc de m’en servir le moins possible et profite de la tombée de la nuit pour me libérer, sans témoin, dans la nature.
-          Ça va être sympa les jours de pluie…
Bref, une demi-heure plus tard, j’ai englouti, avec un appétit que je ne me connaissais plus ces derniers temps, un joli plat de pâtes au fromage.
L’envie de prendre un peu l’air se confronte à ma fatigue de la route. Celle-ci finit par l’emporter et je me couche après avoir tiré les rideaux et stores des fenêtres.
Je me relève cinq minutes plus tard pour fermer à clef les portières.
Je me relève une fois de plus afin de mettre en place les volets isolants sur le pare-brise et les fenêtres de la cabine.
Cette fois, je crois que c’est bon.
Je sombre dans le sommeil comme une pierre — enfin, si tant est qu’une pierre peut dormir — et me réveille en pleine forme. Décidément, cette vie me convient!
Une fois le petit-déjeuner avalé, je réfléchis à la meilleure façon de glaner des informations sur mon père. Faire le tour des pizzérias me paraît un bon début. Je prépare les questions à poser et décide de m’y mettre en fin de matinée, à l’ouverture des restaurants.
Le temps de faire la vaisselle, de ranger, dix heures sont déjà passées. C’est encore un peu tôt, alors, je pars me promener aux alentours.
Que la montagne est belle! La vallée semble se terminer au pied d’une chaîne dont j’ignore le nom, mais sur laquelle l’hiver n’a pas encore dit son dernier mot, puisque je discerne avec étonnement des nappes blanches sur les hauteurs.
Des forêts de sapin courent derrière des chalets qui s’intègrent parfaitement au paysage grâce à leur façade en bois et leurs dimensions réduites sans commune mesure avec des immeubles, vraisemblablement interdits de séjour ici.
Une heure plus tard, je me prépare mentalement à mener mon enquête. C’est un vrai challenge pour moi, si timide et introvertie. De plus, la conscience d’avoir fort peu de chances que quelqu’un aie gardé un souvenir vieux de vingt ans me conduirait facilement à abandonner, si je n’avais ce besoin irrépressible de retrouver la trace de mon père.
De retour au camping-car, je vérifie que rien ne traîne et m’installe derrière le volant. À peine ai-je démarré le moteur que je le coupe, paniquée à l’idée d’avoir laissé la bouteille de gaz ouverte.
Aller la fermer me permet également de bloquer l’ouverture du frigo et de deux éléments que j’avais négligés. Je ne suis pas encore tout à fait au point, mais je commence, malgré tout, à prendre quelques repères.
Le village grouille de monde. C’est amusant cette propension des touristes à oublier, durant les vacances, que les routes sont essentiellement réservées aux moyens de transport. Entre les voitures mal garées, la nonchalance des passants et la circulation, je me sens comme un éléphant dans une fourmilière.
Impossible de me garer au centre ville. J’avise une petite rue sur la gauche, la prends et trouve enfin un parking spacieux où je peux manœuvrer sans risque… pour les autres.
Je me rends directement à l’Office de tourisme afin de récolter les adresses de tous les restaurants-pizzerias du Grand-Bornand.
Un petit sourire ironique accueille ma demande.
-          Vous savez, nous ne sommes pas très loin de l’Italie ici, alors tous les restaus ou presque proposent des pizzas…

Pas loin d’une cinquantaine de restaurants au total. Je ne suis pas sortie de l’auberge… C’est le cas de le dire!

Comment s'y prendre? Qu'est-ce qui attend Layane au détour du chemin? 
Rendez-vous au prochain article pour le savoir :-)
En attendant, bon week-end, quel que soit le temps, le soleil est dans le coeur :-)

5 commentaires:

  1. Tu as très bien décrit le personnage... J'aime le moment où tu écris "c'est maintenant que Sylvie en a besoin"...
    C'est vrai. Il y a des moments comme ça, où la déception est là, palpable, où l'on se ferme et où l'on accepte malgré tout que la vie a d'autres priorités.

    Mais bon, heureusement que la suite du voyage est là.
    Merci pour ce soleil et ces pages partagées.

    Passe une douce journée.

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    1. Merci de ton commentaire.
      En parlant de voyage, j'ai pris l'avion avec toi sur ton blog et je suppose que tu vas prochainement partager de très beaux souvenirs italiens, alors à bientôt :-)

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    2. Je vais le faire au fur et à mesure, comme tu l'as remarqué. :)
      Merci pour tout, Emmanuelle.
      Passe une douce journée.

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  2. Réponses
    1. Bonne semaine à toi que je croise quotidiennement sur CB :-)

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