vendredi 12 septembre 2014

Layane va devoir faire un choix



Encore un obstacle pour Layane ?

Layane s'est donné les moyens de parvenir à se fins, mais sa mère semble s'ingénier à lui mettre des bâtons dans les roues...

Je me sauve sans écouter le reste. Je me sens bien dans mon camping-car et je n’ai pas envie de me laisser gagner par la peur de me faire agresser. Sans négliger le danger, je refuse de tomber dans la paranoïa. Il me suffira de choisir un lieu sécurisé où dormir et puis, voilà!
D’après ce que j’ai compris, j’ai le choix entre dormir en camping et payer, ou faire du camping sauvage en stationnant dans un quartier calme, mais jamais plus d’une nuit. Compte tenu de mes finances, le choix est vite fait…
Allez, c’est reparti! J’ai repris des forces, à moi, la Haute-Savoie!
Mon portable sonne.
-          Allô, Mademoiselle Chassard? Chassard Layane?
-          Euh… oui. Qui…
-          Ici, le secrétariat de l’hôpital de Compiègne. Votre mère, Madame Aline Chassard, vient d’être admise chez nous, suite à un malaise cardiaque.
-          Ma… ma mère? Un malaise cardiaque? C’est… c’est grave?
-          Vous pourrez venir ou rappeler d’ici une heure et je pourrai vous passer le médecin qui s’occupe d’elle. Je ne peux vous en dire plus, pour le moment, mais, quand vous passerez, vous pourrez rencontrer le médecin.
-          Non, je ne peux pas… je téléphonerai. Une heure, vous m’avez dit?
-          Oui, disons, vers quinze heures pour être sûr.
-          D’accord. À tout à l’heure.
Je reste un instant, le regard vide devant le pare-brise, les bras croisés sur le volant. Le klaxon retentit. Ma maladresse me sort de la torpeur qui s’est emparée de moi. Je vois mes compagnons d’apéro jeter un œil vers moi, puis me faire signe en partant, croyant que j’ai klaxonné pour leur dire au-revoir.
Ma mère à l’hôpital. Je devrais être là-bas. Je devrais être près d’elle. La culpabilité de l’enfant qui ne joue pas son rôle de gentille fille m’assaille et me laisse démunie et fragile.
Je suis dans l’entre-deux. Assumer ou avancer. Retourner ou continuer. Le passé ou le futur.
Je choisis le présent. Attendre quinze heures pour en savoir plus et décider à ce moment-là.
À peine quatorze heures.
Ayant petit-déjeuner tard, je voulais attendre un peu avant de me faire un sandwich, mais, à présent, même si je n’ai pas faim, je rassemble ce qu’il me faut et commence à beurrer le morceau de baguette qu’il me reste.
Au moins, ça m’occupe.
14h50. Je ne tiens plus.
-          Allô? Je suis Madame Chassard. Ma mère a été hospitalisée tout à…
-          Oui, c’est moi qui vous ai appelée. Ah, vous avez de la chance! Docteur? Docteur Siccard? La fille de Madame Chassard au téléphone.
Ne quittez pas, le médecin vous prend dans son bureau.
-          Merci.
Une musique parasitée blesse mon oreille.
-          Ils feraient mieux de ne rien mettre!
-          Allô? Madame Chassard?
-          Allô, oui, Docteur, c’est moi.
-          Votre mère va bien. Il s’agissait d’un petit malaise sans gravité, mais nous la gardons tout de même deux jours sous surveillance. Elle est réveillée, vous pouvez venir la voir quand vous le souhaitez.
-          Je… Non, je ne peux pas. Je suis en… en déplacement. Je vous remercie. Vous êtes sûr que tout va bien à présent?
-          Oui. Elle n’avait jamais eu ce genre de souci auparavant, n’est-ce pas?
-          Euh… non. Non, pas à ma connaissance, en tout cas.
-          Bien. C’est ce que son dossier médical indique en effet. Je vous laisse, Mademoiselle. En passant par le secrétariat, vous pourrez parler à votre mère dans la soirée. Nous avons encore quelques examens à lui faire passer. Au-revoir.
-          Au…
Le bip se fait entendre.
Je suis rassurée et… en déplacement, n’est-ce pas? Alors, je respire un grand coup et reprends la route.
Rapidement, le ronronnement du moteur et le paysage qui défile apaisent mon esprit. C’est la bonne décision, au vu de la situation. Je n’ai pas à culpabiliser. Un peu quand même, mais pas suffisamment pour me stopper sur ma lancée.

Cette fois, à moi, la Haute-Savoie!

****

Comme prévu, c’est Sylvie qui a dû remettre le sujet sur la table. Comme prévu, Alian n’a pas changé sa position d’un iota.
-          Je te propose d’en reparler d’ici la fin de l’année. Ça nous laisse six mois de plus de recul pour voir où on en est.
-          Mais je ne tiendrai pas six mois de plus!
-          Qu’est-ce que tu veux à la fin? L’avenir n’est jamais certain, tu n’as pas encore compris ça à ton âge?
Ça y est. Alian adopte ce ton méprisant que Sylvie déteste tant. C’est le signal de fin. Tout échange est désormais voué à l’échec. Du mépris, Alian passera à l’agressivité verbale, puis au repli sur soi d’où il sera impossible de le sortir durant des heures.
-          Oh si, il est des choses que l’on peut prédire sans jamais se tromper, malheureusement.
-          Madame s’octroie des talents de médium maintenant!
Sylvie soupire. Inutile.
Il n’est que dix-neuf heures, mais elle préfère aller se coucher tout de suite, trop lasse, trop peinée par cette scène qui révèle les failles de leur couple.
-          Qu’est-ce que tu fais? On n’a même pas mangé!
-          À demain. Je suis fatiguée.
-          Comme tu veux.
Non, ce n’est pas ce que Sylvie veut, mais c’est ainsi.

Layane a choisi : retrouver son père prime sur tout le reste. Il faut juste espérer qu'il ne soit pas trop tard.
Sylvie, quant à elle, se sent de plus en plus seule et lasse de sa relation avec Alian.

Je vous souhaite un excellent week-end sous ce magnifique soleil estival :-)

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