jeudi 30 octobre 2014

Des rencontres intéressantes


Pff ! Comme je l'évoquais dans un précédent article, le temps passe trop vite, même après le changement d'heure !
En tout cas, le travail de mise en page progresse. La couverture est prête ! 
Je suis ravie ! Grâce à vos commentaires et au travail d'une personne très compétente, mon roman a gagné une très belle couverture que vous pourrez bientôt découvrir...

En attendant, je vous livre la scène que Layane espère décisive pour orienter sa recherche. Quant à Sylvie, je vous laisse découvrir l'étrange rencontre qui l'obligera à se remettre en question.


Artist, Black-and-white, Magic, Man
La rue offre des rencontres inattendues

C’est alors qu’elle s’approche :
-          Un dessert ?
-          Non, merci. Un café, s’il vous plaît.
-          Je vous l’apporte tout de suite.
Je vais enfin savoir de quoi il retourne.
-          Tenez, votre café.
Puis, elle change de ton et me glisse tout bas :
-          Je n’ai pas eu le temps d’écrire. Quand vous avez parlé de celui que vous recherchez, ça m’a tout de suite rappelé ce cuisinier qu’on avait embauché. Il était jeune, pas plus de vingt ou vingt-cinq ans, je ne sais plus. On en était content, mon mari et moi, il travaillait bien.
Et puis, je ne sais pas ce qui s’est passé. Du jour au lendemain, il a commencé par arriver en retard, ensuite, il trouvait des excuses pour partir plus tôt. En cuisine, il oubliait certains ingrédients sur les pizzas ou les faisait brûler.
Bref, mon mari s’est énervé. Il faut le comprendre, les clients étaient mécontents et pour nous, c’était vraiment embêtant, d’autant plus qu’on n’était pas ouvert depuis longtemps, alors, il nous fallait nous bâtir une bonne réputation.
Mon mari était très déçu. Il avait misé sur ce gars et pensait avoir trouvé un bon employé. D’abord, il a cherché à lui parler, à essayer de comprendre ce qui n’allait pas, mais pas moyen d’obtenir la moindre information.
Et le jour où il est arrivé, imbibé d’alcool, ça a été la goutte de trop, si je puis dire. Mon mari a vu rouge et l’a mis dehors violemment. Il était hors de lui.
Trop, c’est trop, vous comprenez ? Et sa colère était à la mesure de sa déception. Il l’a licencié pour faute grave, en sachant qu’il aurait bien du mal à retrouver du travail dans ces conditions, mais je n’ai rien pu faire.
C’est pour ça… cette histoire m’a laissé un goût de culpabilité, alors, si aujourd’hui, je peux faire quelque chose.
Abasourdie, les pensées s’entrechoquent dans ma tête. Puis, la question, qui me taraude depuis ma première visite, surgit :
-          Mais pourquoi votre mari m’a dit qu’il n’embauchait pas les étrangers ? Pourquoi ? Quel rapport ?
À cet instant, le patron ouvre la porte donnant sur la salle. Très vite, sa femme me chuchote en reprenant son plateau :
-          L’homme que vous cherchez faisait étranger, c’est pour ça.
-          Mais d’où venait-il ? Comment s’appelle-t-il ?
-          Il venait de Compiègne, mais il était très brun, les yeux foncés, pas comme on s’imagine les gens du nord, quoi ! Il…
-          Qu’est-ce que vous faites encore là ?
Le patron fonce vers ma table, tandis que sa femme s’éclipse immédiatement.
-          Je me suis offert une de vos pizzas, que j’ai d’ailleurs fort appréciée. Pourquoi ?
Feindre l’idiote est une de mes spécialités, car j’ai souvent constaté que ça me permettait de sortir facilement de beaucoup de situations délicates.
Effectivement, le patron me regarde, bouche bée, ne sachant plus très bien quelle contenance adoptée .
-          Très bien. Tant mieux. L’addition ?
-          Oh, mais vous faites le service aussi ?
Il me lance un regard noir et appelle sa serveuse, en tournant les talons. Je le vois se diriger directement vers sa femme et lui parler à l’oreille. Tous deux se rendent ensuite dans la cuisine. J’espère qu’elle saura mentir aisément.
Pour l’heure, je m’empresse de régler mon repas avant de quitter le restaurant, sans demander mon reste.



Les jours se suivent et se ressemblent pour Sylvie et Alian. Cuisiner, servir, gérer, nettoyer et tenter, seulement tenter, de vivre un peu à côté.
Et parfois, une parole, une rencontre qui transfigure le quotidien et marque à jamais.
Nous sommes vendredi. La fatigue de la semaine se fait sentir et Sylvie éprouve de plus en plus de difficultés à se lever le matin. Au manque d’énergie se mêle l’absence d’envie et ça l’inquiète. Elle a conscience de rentrer dans une spirale dont il n’est pas aisé de sortir et qui peut s’avérer hautement destructrice.
La journée a bien commencé pourtant. Alian s’est levé avant elle et a préparé un excellent petit-déjeuner, composé de ce dont elle raffole : jus d’orange, pancakes au sucre roux et thé vert parfumé au jasmin.
Malgré son peu d’appétit, elle s’est forcée à y faire honneur pour témoigner sa gratitude, mais aussi, parce qu’elle sait qu’Alian n’aurait pas compris que ce ne soit pas le cas.
Ce copieux repas eut le mérite de leur permettre de ralentir la course du temps et d’apprécier le calme de leur appartement, avant le brouhaha permanent lié à l’affluence des clients au restaurant.
Malheureusement, une fois arrivés sur leur lieu de travail, Alian s’énerve tout de suite, parce que la commande de salades, qu’il a reçue, s’avère de très mauvaise qualité. Or, midi approche et les menus ne peuvent se concevoir sans salade verte en accompagnement.
-          J’ai ma tartiflette à terminer et les desserts à préparer. Je n’ai pas le temps de…
-          Ne t’inquiète pas, j’y vais. Je vais chercher quelques salades et je t’aiderai en cuisine avant que les clients n’arrivent. De mon côté, tout est prêt.
Soulagé, Alian se remet de suite au travail. Sylvie aurait aimé un « merci » ou un baiser, mais…
-          Tu en prends une douzaine, je m’arrangerai !
Sylvie… Merci !
Ah quand même !
En fait, elle est contente de cette excuse pour sortir un peu. Le soleil tape fort et les rues sont bondées. Elle entend un peu plus loin la mélodie qui accompagne probablement un artiste de rue qui fait son numéro, dans l’espoir d’être repéré et gagner de quoi continuer.
Elle aime cette ambiance, les sourires qui s’affichent sur les visages des spectateurs tantôt émerveillés, tantôt surpris, un instant hors du temps, hors de leurs tracas quotidiens.
Depuis quand Alian et elle ne se sont-ils pas promenés dans le dédale des ruelles anciennes, traversées par le Thiou, la plus petite rivière de France ?
Perdue dans ses pensées, Sylvie zigzague entre les touristes, quand une phrase prononcée négligemment par l’un d’eux se faufile jusqu’à ses oreilles.
-          Tu vois, moi, ces gars, j’leur donne rien. Parce que, si tu y réfléchis bien, tu te rends compte qu’ils ne servent à rien, donc, je suis désolé, mais la société ne leur doit plus rien. Logique, non ?
-          C’est clair ! Si t’es pas utile à la société, tu n’as pas à lui réclamer quoi que ce soit.
Sylvie s’est arrêtée net. Atterrée, elle observe les deux comparses, insouciants et sûrs d’eux, jeter un œil dédaigneux sur un SDF assis à même le sol, puis poursuivre leur chemin.
C’est impossible ! On ne peut pas raisonner comme ça…
Les gens passent. La plupart, sans un regard. Quelques-uns jettent une pièce ou glissent un sourire à cet homme d’un âge indéfinissable. Il est assis en tailleur, le dos droit, digne et souriant. L’on sent qu’il tient à garder une apparence propre et correcte, dernier signe probablement d’appartenance à la société des hommes.
La scène s’est déroulée très rapidement et Sylvie se demande à présent si elle n’a pas rêvé. Cette façon d’être et de penser est tellement à des années-lumière de ses convictions.
Qui est utile à qui ? Dans quelle mesure ? Être vivant ne suffit-il pas à appartenir à la société et à lui apporter quelque chose ? Comment juger de ce que la société doit à chacun ?
Elle se souvient d’un prospectus sur un dénommé Pierre Rabhi et les actions menées par son association. Une phrase avait retenu son attention. Elle évoquait le fait que, dans notre société, tout ce qui n’a pas de parité monétaire n’a pas de valeur. En conséquence, chaque personne est effacée socialement, si elle n’a pas de revenu.
Les propos qu’elle vient d’entendre en sont l’illustration parfaite.
Absorbée par ses réflexions, elle n’a pas encore remarqué le regard insistant du SDF sur elle. Quand elle le perçoit, il lui sourit avec une telle bienveillance qu’elle en est totalement bouleversée.
Mue par une pulsion inconsciente, elle va à sa rencontre et lui tend la main.
-          Moi, c’est Sylvie.
-          Et moi, Antoine.
Et maintenant ? Elle ne sait plus quoi dire !
-          Vous allez bien ?
-          Je… oui, bien sûr ! C’est à vous qu’il faut poser la question !
-          Mais je vais très bien, merci. Le soleil rayonne tout autour de moi, les gens sont souriants et…
-          Pas tous ! Avez-vous entendu ce que cet homme a dit de vous ?
-          Chaque jour, j’entends et j’assiste à des scènes qui pourraient être désagréables pour moi, si j’en faisais une affaire personnelle, mais ce n’est pas le cas.
Son sourire est contagieux. Sylvie se sent bien auprès de lui. Elle a envie de prolonger ce contact.
-          Je tiens un restaurant avec mon mari à deux pas d’ici. Si vous le désirez, vous êtes mon invité.
-          D’accord.

L’homme se lève, prend son sac et la suit. Tout se fait naturellement, simplement.

Il est parfois des rencontres qui balisent notre chemin de vie.
Bonne journée à tous. Profitez bien les uns des autres :-)

mercredi 29 octobre 2014

18 photos à partager

On m'a envoyé récemment 18 photos donnant à voir les chemins périlleux que certains enfants empruntent pour aller à l'école.
Je ne résiste pas à l'envie de les partager avec vous, car je les trouve très belles. Je vous ai glissé deux d'entre elles ci-dessous.
J'ai sélectionné la première pour la poésie de l'image ; je la trouve magnifique! Les couleurs et le miroitement du soleil dans l'eau drapent cette photo d'un voile irréel.
Quant à la deuxième, je trouve qu'elle représente clairement le danger auxquels s'exposent ces enfants pour simplement avoir le droit à l'éducation.
Je vous invite à aller sur ce lien, si vous souhaitez découvrir les 16 autres clichés présentés sur le site de Daily Geek Show.


Les enfants de Riau en Indonésie partent à l'école en canoë



Des enfants et des adultes empruntent un chemin de près de 200 km dans la montagne pour rejoindre le pensionnat à Pili en Chine

Je précise que mon propos n'est pas de comparer le style de vie de nos enfants à celui de ces enfants.
Je pense qu'il n'y a là rien de comparable. Il s'agit seulement d'informer, d'ouvrir grands les yeux, afin de se rendre compte de la façon dont les gens vivent hors de nos frontières.
Ainsi, l'esprit curieux et ouvert peut nous conduire à relativiser ce qui nous entoure, voire à contribuer d'une quelconque façon à ce que les choses changent. Aussi bien pour faire comprendre à nos enfants l'importance de l'éducation que pour rendre plus aisées les conditions de vie de ces autres enfants, si beaux dans leur joie de vivre et leurs sourires.

Je vous souhaite une journée riche des sourires que vous ne manquerez pas de rencontrer sur votre chemin :-)





lundi 20 octobre 2014

À votre avis ?

J'espère que vous avez passé un excellent week-end. Pour ma part, je me demande parfois si les jours totalisent réellement 24 heures...

Je prends tout de même le temps de livrer à votre sagacité mes projets de couverture pour la publication de mon roman. Si tout se passe comme je le souhaite, cela devrait se faire en novembre.

Habituellement, c'est une phrase, une expression qui déclenche, chez moi, l'envie d'écrire. Le titre de mon histoire est donc souvent préalable à l'histoire elle-même.
Cette fois, c'est différent, comme vous le savez, puisque je vous ai déjà sollicité pour m'aider à choisir un titre. 
2 titres entrent en concurrence, c'est la raison pour laquelle vous trouverez ci-dessous une proposition comportant un titre différent.

Trêve de long discours, je vous laisse choisir et m'indiquer, si vous avez 2 minutes, la couverture qui a votre préférence :-)

PROPOSITION N°1 :



PROPOSITION N°2 :


PROPOSITION N°3 :


Je vous souhaite une excellente journée,  même si on est lundi :-)



vendredi 17 octobre 2014

La faim donne de bonnes idées...

Si vous voulez découvrir de quoi on parle ici, je vous invite à consulter cette page :-)


Minuit : l'heure des pâtes !

Pourquoi avoir évoqué l’emploi d’étrangers lorsque je lui ai parlé de ma recherche ? Pourquoi s’être ainsi emporté ? De quoi sa femme avait-elle peur ?
J’ai beau retourner les questions dans tous les sens, je n’y comprends rien. Quant à rester dans l’attente d’un hypothétique coup de fil de cette femme manifestement terrorisée par son mari…
Le problème, c’est que c’est finalement la seule piste que j’ai. Alors, oui, je sens que je vais vivre les prochaines heures dans l’espoir d’entendre sonner mon portable, même si tout cela me paraît trop invraisemblable pour aboutir à quelque chose d’intéressant.
Afin de tromper mon impatience, je m’installe sur le lit et sors mon ordinateur pour tester le partage de connexion depuis mon Smartphone. Impeccable, ça fonctionne très bien.
La nuit tombe et me trouve profondément endormie. Malheureusement, les lumières des réverbères finissent par me réveiller et m’obligent à me lever pour fermer les stores, l’esprit ensommeillé.
Je dois m’y reprendre à plusieurs reprises pour couvrir le pare-brise, ce qui achève d’éclairer mon cerveau et d’alerter mon estomac.
Il est minuit passé, quand je me résous à faire bouillir de l’eau pour une bonne plâtrée de pâtes. Le portable bien en évidence au cas où.
Quelques heures plus tard, c’est cette fois, le soleil qui me trouve en train de comater devant l’écran, conséquence d’une nuit presque blanche, passée à tuer le temps en surfant sur Internet.
Résultat, j’ai sûrement déjà épuisé pas loin de la totalité de mon forfait Internet, la batterie de la cellule en laissant mon ordinateur allumé et, cerise sur le gâteau, je suis KO !
Le moral dans les chaussettes, je vais me coucher, tandis que le monde s’éveille. De fait, la circulation aux alentours s’accentue, des voitures viennent se garer à proximité, des gens passent en discutant, mais je n’entends rien, plongée profondément dans les bras voluptueux de Morphée.
Mon portable sonne, le son me parvient de très loin, sans que je puisse l’identifier consciemment. Pourtant, je me réveille, juste pour constater l’appel manqué qui s’affiche sur l’écran lumineux.
-          Non, c’est pas vrai !
Je consulte fébrilement ma messagerie au cas où mon téléphone dysfonctionnerait et ne m’aurait pas indiqué un nouveau message. Peine perdue et pas de numéro, mon correspondant ayant téléphoné en appel masqué. J’en suis quitte pour espérer une nouvelle tentative de cette femme qui semblait vraiment vouloir m’aider, car je suis certaine que c’est elle qui a cherché à me contacter.
9 h 47. Une douleur sourde vrille ma tête. C’est l’heure du café.

Coffee, Cup, Drinking, Morning
Remède d'urgence !
Quelques minutes plus tard, le breuvage noir de jais qui se propage dans mon corps commence à faire effet. Les idées s’éclaircissent, tandis que la douleur cède du terrain.
La veille, j’avais oublié de brancher le frigo sur le gaz. Du coup, avec la chaleur de l’été qui prend ses quartiers, le reste de jambon que j’avais gardé pour mon déjeuner d’aujourd’hui exhale une odeur peu conforme à ce que mon estomac est capable de digérer.
Après tout, je peux bien m’offrir un repas modeste dans un restaurant au cours de mon séjour. L’idée fait son chemin et me donne à sourire. Le client est roi, n’est-ce pas ?
Un peu plus tard, le ventre vide, hormis le café corsé du matin, c’est affamée que je pénètre dans le restaurant le plus accueillant du village.
Il est à peine midi et seules deux tables sont occupées. Je feins d’ignorer le regard inquiet que me lance la patronne, en me voyant franchir le seuil d’entrée. Rapidement, elle s’approche de moi et chuchote :
-          Que venez-vous faire ici ? Que voulez-vous donc ? J’ai essayé de vous joindre, vous n’avez pas répondu.
-          J’ai faim, je veux m’offrir l’un de vos menus et je suis désolée, mais je n’ai pu vous répondre ce matin. Peut-être que ce repas nous permettra de discuter un peu.
-          Vous n’y songez pas ! Quand mon mari va vous voir, il ne va pas apprécier du tout !
-          Je ne vois pas pourquoi. Je suis une cliente comme les autres. D’ailleurs, j’aimerais m’installer à cette table.
Comprenant que rien ne me fera changer d’avis, elle m’accompagne et me donne la carte des menus.
-          Bon, d’accord. Je vais essayer de trouver le temps de vous écrire un petit mot et de vous le glisser durant votre repas, mais, s’il vous plaît, ne vous attardez pas trop longtemps.
Mon mari est un homme gentil, seulement, il maîtrise mal ses émotions et peut entrer dans des colères très fortes.
-          Je ne vois pas pour quelle raison il éprouverait de la colère contre moi.
-          Moi, si.
Avant que je ne la questionne davantage, elle se dirige prestement vers de nouveaux clients qui arrivent fort à propos pour elle.
Une jeune femme assure également le service et, bien entendu, c’est elle qui s’occupe de prendre ma commande, puis de m’apporter ma pizza. La patronne œuvre en terrasse où de nombreux touristes ont maintenant pris place. Bien que ses allers-retours la conduisent fréquemment à passer près de ma table, elle ne m’adresse pas un seul regard, tandis que ma pizza est déjà en cours de digestion.
J’hésite sur la démarche à suivre. Je ne peux rester là indéfiniment, mais je sens intuitivement que, si je pars tout de suite, je n’aurai plus jamais de nouvelles de cette femme.
C’est alors qu’elle s’approche :
-          Un dessert ?
-          Non, merci. Un café, s’il vous plaît.
-          Je vous l’apporte tout de suite.

Je vais enfin savoir de quoi il retourne.

Il est temps que Layane puisse se mettre quelque chose sous la dent, sinon elle risque de se retrouver dans une voie sans issue. Je pense que vous l'avez compris, ça ne saurait tarder...

Je poursuis mon travail de mise en page et vous propose la semaine prochaine les différentes couvertures auxquelles je songe pour cette histoire, alors, à bientôt et bon week-end :-)

mardi 14 octobre 2014

Le temps? De quoi parlez-vous ?


Clock Pointers, Fashion, Hands Of A Clock, Things
Qu'est-ce que le temps ?

Je lis, j'entends, je pense à la fuite du temps.
C'est un thème qui se veut toujours plus présent au fil des jours qui naissent, puis s'effacent.

Je me suis donc posé la question : et moi ? Comment je me positionne par rapport au temps qui marque mon visage, mes espoirs et influence mon corps ?

Allez, pas de chichis entre nous !
J'ai 45 ans à ce jour ; ce n'est pas ce que notre société considère comme un âge avancé (encore que, professionnellement...), mais je ne suis pas non plus de première jeunesse, alors je pense...

Je pense que le temps est une notion purement humaine (beaucoup d'autres l'ont compris avant moi!).
Je pense que nous accordons trop de temps au temps dans nos sociétés, dites riches, car, dans certains pays, l'importance accordée à cette donnée subjective est bien moindre. Certains ne connaissent même pas leur âge et ça ne les intéresse pas ; ils vivent, point final!

Peut-être me direz-vous que, tout de même, vieillir, c'est sentir son corps perdre sa vitalité, voire souffrir... C'est souvent vrai, cependant, les hôpitaux sont malheureusement remplis d'enfants et d'adolescents malades et en souffrance. La douleur et la perte d'énergie ne sont pas l'apanage de la vieillesse, non ?

Au sujet du temps, toujours, quelque chose me fait sourire : bientôt, le traditionnel changement d'heure... Nous dirons alors que nous avons "gagné" une heure, une heure de sommeil, de plaisir, de vie, de conscience...
Comment "gagné"? Grâce à une décision purement humaine, mais en vérité, gagnons-nous réellement une heure?

Le temps file, trop lentement parfois, trop rapidement d'autres ; c'est selon nos envies, nos attentes, nos ressentis. Une chose est sûre : nous sommes en vie et, souvent, comme l'a dit Robert Louis Stevenson : "De tous nos devoirs, celui que nous négligeons le plus est le devoir d'être heureux."

En complément, je vous livre ci-dessous quelques citations qui ont retenu mon attention :

Probablement, ma préférée : "On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux." 
de Henri Matisse

"Vieillir est encore le seul moyen qu'on ait trouvé de vivre longtemps."
de Charles-Augustin Sainte-Beuve

"Quarante ans, c'est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c'est la jeunesse de la vieillesse."
de Victor Hugo (Comme quoi, tout est relatif ! :-))

"Vieillir n'est qu'une mauvaise habitude : l'homme occupé n'a pas le temps de la prendre."
de André Maurois (L'avez-vous prise? :-))

Prenez soin de vous, vivez avec enthousiasme, usez de l'autodérision et reposez-vous, au sens propre ou au sens figuré, sur l'épaule d'un être cher si vous disposez de cette aide précieuse.

jeudi 9 octobre 2014

Layane doit affronter la colère d'un restaurateur


Au cours de son enquête, Layane fait une rencontre plutôt désagréable, mais c'est mieux que rien...


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Layane ne s'attendait pas à cela


La tasse chaude entre les mains, je revis la journée en accéléré, jusqu’à cet échange désagréable et incompréhensible.
Je venais de sortir du douzième restaurant du village. À chaque fois, la même incrédulité se lisait sur les visages des patrons. Au scepticisme s’ajoutait le défaitisme.
-          Comment voulez-vous que je me souvienne de qui travaillait chez nous il y a vingt-cinq ans ! Faut pas rêver ma p’tite !
Ou encore :
-          Ça fait vingt ans que j’ai le même cuisinier et avant, c’était moi aux fourneaux, alors j’peux vous dire avec certitude que votre homme n’a jamais officié ici…
Bref, chou blanc.
J’étais vraiment découragée et me demandais si cela valait la peine d’aller voir les trois établissements restants. C’est à ce moment que les paroles du premier patron rencontré me revinrent en mémoire. Je décidai donc d’aller au moins jusqu’au bout de ma démarche.
J’entrai donc dans un nouveau restaurant, le visage avenant et la confiance au bout des lèvres.
-          Bonjour. Pourrais-je rencontrer le patron, s’il vous plaît ?
-          Qu’est-ce que vous lui voulez ?
J’avais senti mon cœur se serrer violemment à cet instant. Le ton de l’homme ne laissait aucun doute : je n’étais pas la bienvenue !
Je pris sur moi et lui expliquai le plus succinctement possible ma requête, puisqu’il était sans aucun doute le patron.
Un instant, il me regarda, sans que je puisse deviner s’il allait me projeter à bout de bras dehors tout de suite ou attendre un peu…
Puis, il se mit à vociférer des propos tout à fait incohérents pour moi.
-          J’vais vous dire quelque chose et vous allez vous l’rentrer dans l’crâne une bonne fois pour toutes : ici, dans ce restaurant, on embauche français ! C’est assez clair pour vous ? Les étrangers, j’en veux pas ! Au revoir Madame !
Et il me planta là, en me tournant le dos, sans plus d’explications. Heureusement, aucun client n’avait encore investi les lieux. Une femme surgit alors discrètement d’une salle avoisinante. Manifestement, elle avait écouté en catimini notre conversation.
Elle s’approcha de moi silencieusement et me demanda d’excuser la virulence de son mari. En jetant fréquemment un œil inquiet vers la direction que ce dernier avait prise, elle murmura :
-          Laissez-moi votre numéro de téléphone… je peux peut-être…
À cet instant, du bruit se fit entendre en cuisine et, vite, elle fit demi-tour. J’eus juste le temps de lui griffonner mon téléphone sur le papier qu’elle venait de me donner et de lui tendre précipitamment.
Sans demander mon reste, mais un peu sonnée, je quittai le restaurant. C’est ensuite, sans conviction, que je rendis visite aux deux derniers établissements de ma liste. Je fus reçue plus gentiment, mais en vain.

Pourquoi avoir évoqué l’emploi d’étrangers lorsque je lui ai parlé de ma recherche ? Pourquoi s’être ainsi emporté ? De quoi sa femme avait-elle peur ?

Il arrive que l'on juge un peu trop vite un événement extérieur désagréable. Avec un peu de recul, on s'aperçoit plus tard que si l'on observe ce qui se passe sans jugement, chaque chose est susceptible de donner du sens à notre vie...
Je vous laisse sur cette pensée profonde ! Prenez soin de vous, c'est important aussi pour ceux qui vous entourent :-)

mardi 7 octobre 2014

J'avoue !

Comme vous le savez si vous venez me rendre visite régulièrement, je prépare la sortie d'un roman.
J'ai d'ailleurs solliciter votre avis pour sélectionner le titre et je vous ferai part très prochainement de ma décision ; j'en profite pour remercier ici les personnes qui m'ont aidée.

Mais ce n'est pas pour cela que je vous écris aujourd'hui...


Ironic Satirical Illustration of a Retro Classic Comics Woman Being a Drama Queen - stock vector
J'avoue !

C'est plutôt pour vous faire part de ma stupéfaction.
J'ai déjà publié et, à cette occasion, je m'astreignais à la relecture de mon texte, afin de le corriger au mieux. C'est, bien entendu, aussi le cas pour mon roman.

Que de fautes ! Beaucoup trop à mon goût...

Je m'explique : à la relecture de mon texte, j'ai retrouvé des fautes que je n'aurais jamais pensé pouvoir faire un jour.

Quoi ? Elle prétend pouvoir corriger les textes des autres, alors qu'elle-même dit faire des fautes en écrivant...
Eh oui ! La question est de savoir pourquoi. Pourquoi fais-je des fautes qui n'ont pas lieu d'être en tapant mon texte ?
Je me suis vraiment posé la question, car j'étais quand même très perplexe devant certaines "erreurs" que j'ai dû corriger.

Je vous livre le fruit de ma réflexion :

- Le fait de taper un texte au lieu de l'écrire manuellement instaure une distance avec les mots qui peut s'avérer préjudiciable dans l'analyse des phrases, donc pour orthographier correctement.

- Lorsque l'on crée une histoire, un texte, on est concentré sur le contenu et l'analyse indispensable à la bonne orthographe s'en trouve restreinte.

- Plus le contenu est long et approfondi, plus le risque de commettre des erreurs est grand !

Le fait est que passer mon texte à la moulinette d'un logiciel de correction aurait été tout à fait insuffisant. En effet, même le meilleur d'entre eux (que je ne citerai pas pour ne pas faire de  publicité) ne repère pas toutes les fautes ou, pire, pourrait en induire de nouvelles en raison d'une analyse erronée de la phrase.

Moralité de l'histoire :
L'assistance d'un logiciel, c'est bien, mais la réflexion humaine, c'est mieux !
À bon entendeur,... :-)





vendredi 3 octobre 2014

La confusion règne


Layane et Sylvie ont ceci en commun que la confusion emplit leur vie et les presse, sans qu'elles le sachent, vers des bouleversements inévitables.


Il me reste sept restaurants à visiter d’ici la fin de la journée. Je prends mon temps en attendant l’heure d’ouverture et je me dis que, lorsque, ce soir, je rentrerai chez moi, peut-être aurais-je eu la chance de trouver la fameuse aiguille que je cherche…

**** 

La Venise des Alpes

Habituellement, les lundis sont assez calmes au restaurant, mais pas ce jour-là.
Sylvie est éreintée. Ils n’ont pas arrêté une minute, ce qui est, certes, une bonne nouvelle, mais elle n’en peut plus, surtout lorsqu’elle se dit que ce n’est que le début.
Annecy ne reste jamais sans touristes. La beauté du lac et les aménagements judicieux pour inciter promeneurs et sportifs à en profiter pourraient déjà suffire à expliquer le rayonnement touristique de cette ville. Cependant, là n’est pas le seul attrait de celle que l’on se plaît à dénommer parfois La Venise des Alpes.
La vieille ville offre aux chalands l’occasion de déambuler dans de nombreuses rues piétonnes qui serpentent sous des arches, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, et qui les conduisent naturellement dans la rue Sainte-Claire, où se trouve notamment le restaurant du couple. Aux alentours, un large éventail d’établissements propose des plats plus goûteux les uns que les autres, afin de satisfaire les touristes dont l’appétit est aiguisé par le charme des rues anciennes, traversées par de nombreux canaux aux abords fleuris.
L’enjeu consiste donc pour Alian et Sylvie à toujours chercher à se démarquer.
Pour cette raison, de nombreuses jardinières en bordure de l’établissement débordent de magnifiques géraniums aux couleurs chatoyantes. Sylvie met aussi un point d’honneur à renouveler régulièrement les décorations qui agrémentent la devanture du restaurant. Cerise sur le gâteau : les différents menus tous plus appétissants les uns que les autres sont présentés d’une belle écriture calligraphiée qui attise la curiosité et l’attrait des clients.
En fait, la calligraphie, c’est le dada de Sylvie, c’est sa passion, sa liberté. Elle est tombée dedans bien avant de connaître Alian, du temps où elle ne s’était pas encore orientée professionnellement et où elle se demandait si elle ne pourrait pas un jour enseigner cet art ancien.
Seulement voilà. Ses parents, qui tenaient le restaurant, lui avaient déjà tracé sa route. Elle reprendrait l’affaire familiale. Il est vrai qu’elle y travaillait souvent pendant les vacances scolaires et que la relation avec les clients lui plaisait beaucoup.
Alors, elle s’était laissé porter et, après avoir passé son Bac professionnel en hôtellerie, elle avait naturellement pris la relève, secondée par ses parents. Toutefois, ceux-ci vieillissaient et s’inquiétaient de plus en plus de ne pas voir leur fille se marier à un homme qui saurait l’aider et pourquoi pas, travailler avec elle au restaurant.
Alors, quand elle leur avait présenté Alian, cuisinier de profession, ils avaient de suite pris fait et cause pour cette relation naissante. Un peu trop d’ailleurs.
Dès le début, Sylvie, bien que très amoureuse, s’était sentie mal à l’aise face au mutisme qu’Alian manifestait parfois. Lorsqu’elle s’en confiait à sa mère, celle-ci balayait le problème d’un geste qui signifiait que nul n’est parfait et que Sylvie ne devait pas se montrer trop exigeante, sous peine de finir vieille fille.
Alors, comme pour son métier, Sylvie s’était laissé porter.
Toutefois, jusqu’à aujourd’hui, les rares moments qu’elle trouvait à consacrer à la calligraphie lui offraient toujours le même plaisir. Concentrée sur son calame, bout de roseau qu’elle préférait aux plumes classiques, elle pénétrait dans un autre espace-temps.
Les soucis, les contraintes, l’heure s’effaçaient, à tel point qu’il fallait parfois l’intervention d’Alian pour qu’elle daigne enfin cesser et aller plonger dans le sommeil d’une nuit plus réparatrice qu’habituellement, mais déjà bien avancée.
C’est encore ce qui était arrivé la veille. Pour cette raison, elle sait qu’il est inutile de montrer sa fatigue à Alian qui aura beau jeu de pointer son irresponsabilité.
Dans un soupir, elle termine de balayer la salle, avant de préparer les tables pour le dîner.
-          C’est fabuleux, on n’a pas arrêté ! lance Alian, dans un élan de joie qu’il partage en soulevant Sylvie dans les airs.
-          Tu as encore la force de me porter ! s’exclame sa femme en éclatant de rire.
Comme c’est bon de faire fonctionner ses zygomatiques ! Alian la fait virevolter dans les bras et l’embrasse fougueusement. La fatigue s’est envolée, les tensions également. La vie est belle finalement, quand on sait la remercier.
C’est ce que se dit Sylvie en regardant son mari lui prendre le balai des mains pour l’aider. Elle se reproche ses jérémiades silencieuses. Après tout, œuvrer en cuisine est épuisant et stressant. Or, jamais elle n’entend Alian se plaindre ou remettre en cause son travail.
Deux heures de répit s’offrent théoriquement à eux, mais, après avoir mangé rapidement, chacun vaque à ses occupations de son côté. Les papiers pour Sylvie, la programmation des menus de la semaine pour Alian.
Lorsqu’ils rentrent chez eux, vers 22 h 45, pas de temps pour échanger, plus d’énergie pour partager, juste envie d’aller se reposer au calme, même si tous deux, pour des raisons différentes, peineront à trouver le sommeil.

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Il est 19 h 20, quand je regagne enfin le camping-car. Éreintée, je chute plutôt que je ne m’assieds sur la banquette. Le regard vide, je jette un œil par la fenêtre et n’aperçois que le reflet brouillé de ma confusion.
J’ai bien envie de rester dormir à cet endroit. Les alentours semblent assez calmes et je n’ai plus assez d’énergie pour bouger mon tank.
À peine la volonté de me chauffer une tisane.

La tasse chaude entre les mains, je revis la journée en accéléré, jusqu'à cet échange désagréable et incompréhensible.

Chercher la vérité mène parfois sur des sentiers que l'on préférerait éviter. Layane ne peut plus reculer, sans avoir toutefois idée de ce qui l'attend...

Je vous laisse sur ces 3 petits points :-)
Bon wk. Je vous envoie plein de douceur et de soleil.